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Porcs : marché tendu par la baisse de l’offre

Après de longs mois de morosité, le cours du vif progresse enfin pour le porc, pour le plus grand soulagement des producteurs. Malheureusement, les industriels peinent à s’y retrouver alors que la consommation continue à reculer.

Le cours du porc a de nouveau progressé cette semaine au Marché du Porc Breton. Jeudi, la cotation 54 TVM s’est établie à 1,229 euro/kg après une hausse de 4 centimes.

Ces hausses résultent de la baisse saisonnière de l’offre, intervenue cette année dès le début du mois de mai. Le mois dernier, les abattages dans la zone Uniporc Ouest étaient en effet en repli de 23.000 porcs par semaine comparé au mois précédent, et selon les commentaires du MPB, «pour juin, les disponibilités seront au maximum égales à celle du mois précédent».

Cette baisse des disponibilités se traduit aujourd’hui par un rythme d’enlèvement très rapide, et par une baisse des poids de carcasse dont la moyenne devrait se situer en dessous des 91 kg début juin, seuil de poids en dessous duquel les éleveurs ne sont généralement pas tentés de faire sortir les porcs trop rapidement.

Les autres marchés européens ont aussi progressé, et le décalage de prix, notamment avec l’Allemagne, a en plus entraîné un flux d’exportation de porcs vivants, ce qui est venu alléger un peu plus le marché français.

Les ventes de découpe peinent à démarrer

Du côté de la découpe, après un démarrage en fanfare de la saison estivale début mai, les ventes se sont rapidement calmées avec la baisse des températures. Le commerce était encore très moyen en début de semaine, mais le retour de la chaleur et l’annonce d’un week-end relativement ensoleillé a permis d’animer la demande à partir de mercredi. Comme d’habitude, ce sont les pièces à griller qui partent le plus facilement, et les découpeurs espéraient en fin de semaine pouvoir répercuter au moins en partie les dernières hausses du vif.

Cependant, la partie n’est pas gagnée d’avance. Apparemment, les salaisonniers qui avaient jusque-là des programmes peu chargés, ont retardé leurs achats au maximum. De même, l’épaule tarde à démarrer, ce qui inquiète bon nombre d’opérateurs. Certains redoutent que les saucisses de volaille grignotent de plus en plus de parts de marché sur la gamme estivale...

Le seul point vraiment positif ces derniers temps pour les abattoirs est la baisse de l’euro, et le retour de la demande japonaise qui pourrait enfin relancer nos exportations, alors que les ventes en frais vers notre principal débouché, la Russie, restent encore quasi nulles le temps que tous les abattoirs reçoivent les agréments pour les tests de la trichine.

L’image de la viande doit s’améliorer

L’assemblée générale du Syndicat National du Commerce du Porc cette semaine, a également permis de pointer la baisse chronique de la consommation. Selon les derniers relevés Sécodip, elle aurait encore reculé de 9,3 %entre le 21 mars et le 17 avril, par rapport aux quatre semaines précédentes. Madame Martine-Cosnefroy, qui présentait les conclusion d’une étude CSA sur les comportements de consommation a ainsi alerté l’assemblée sur les risques du plan de lutte contre l’obésité décidé par Bruxelles, alors que les consommateurs perçoivent à tort le porc comme une viande grasse. Elle a ainsi invité la filière à plus de communication, segmentation et marketing, en collaboration avec la GMS pour renouveler l’image assez dégradée de cette viande.

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