Porc Qualité Bresse- Bourgogne menacé
Le label Porc Qualité Bresse – Bourgogne est menacé. Depuis deux ans, l’association enregistre une baisse du nombre de membres, passant de 24 en 2004 à 16 cette année. « Certains groupements de producteurs n’ont pas obtenu des distributeurs la plus-value demandée, explique Emmanuel Ratié, animateur de l’association à la chambre d’agriculture de Saône et Loire. D’autres ne sont pas parvenus à intégrer la démarche et n’ont pas atteint leurs objectifs ». La production a également diminué. Les 55 éleveurs agréés qui ont cumulé un total de ventes de 534 tonnes en 2005, n’atteignent que 329 tonnes pour l’année 2006.
Cette situation ne devrait pas s’améliorer. En effet, le conseil régional de Bourgogne et le conseil général de Saône-et-Loire suppriment les subventions octroyées à la marque, lui reprochant de ne pas être un signe officiel de qualité. D’un montant global de près de 17 000 euros, elles représentaient le principal apport du budget (23 000 euros). En conséquence, l’association ne dispose plus des fonds pour financer les contrôles externes, élément essentiel d’un label de qualité.
Si la filière est abandonnée par une partie des collectivités locales, les acteurs du marché restent solidaires. Principal distributeur de la marque dans une quinzaine d’enseignes bourguignonnes (Atac et Maximarché), le groupe Schiever tient à maintenir le partenariat commercial mis en place avec l’association, préférant communiquer sur les origines locales des produits.
Une crise générale
Ces difficultés s’inscrivent dans un contexte délicat pour la filière porcine en Bourgogne. La production et le nombre d’éleveurs sont en baisse continue depuis dix ans. Pourtant, le marché est toujours vif dans le secteur. En 1990, les 50 000 tonnes de porc abattues correspondaient à la demande. Aujourd’hui, la consommation est passée à 70 000 tonnes, pour seulement 10 000 abattues. Mais selon Catherine Challan – Belval, responsable technique porc et volaille de chair au groupement lait – viande Bourgogne, l’opinion publique locale s’oppose à l’expansion de la filière. « Lorsqu’un éleveur souhaite s’installer ou développer son activité, une enquête d’impact est effectuée par la préfecture, et un collectif se monte pour contrer l’agriculteur, rappelle-t-elle. Il y a des jeunes désirant débuter, mais il faut deux ans pour obtenir l’autorisation, et l’enquête coûte à elle seule 15 000 à 20 000 euros. En outre, toute décision peut être révoquée. Rien n’est acquis définitivement».