Aller au contenu principal

Porc : les coûts de production se valent en Europe

Tenu en mai dernier à Vic en Catalogne, Europorc proposait un vaste tour d’horizon des coûts de production du porc en Europe. Où l’on apprit que l’Espagne et la France font jeu égal… Loin derrière le continent américain.

Jeter un œil aux statistiques de coûts de production du porc dans différents pays européens est instructif tant ils révèlent à la fois les facteurs de compétitivité de chaque pays mais aussi leurs points faibles. Consultant de renommée en Catalogne, Josep Font dispose d’une base de données de 200 000 truies qui permet d’avoir des chiffres précis sur le coût de production espagnol. « Toutefois, cette base porte essentiellement sur de grands élevages particulièrement performants, nos résultats sont donc un peu au-delà de ce que peut-être le coût de production moyen en Espagne» prévient-il.

Pour autant, ces résultats traduisent bien le potentiel technique dont disposent les éleveurs espagnols, à condition de progresser encore dans les élevages, notamment sur le plan de la formation des producteurs et des salariés. De l’autre côté des Pyrénées, il faut ainsi aux éleveurs débourser environ 96 euros pour obtenir 100 kilos de porc vif. Le coût alimentaire pèse encore énormément dans ce pays grandement tributaire des importations, mais qui apprend à se placer sur les marchés internationaux des céréales.

Selon Hilaire Herbert, intervenu pour présenter les coûts de production français lors d’Europorc, il n’y a donc pas de différence entre le coût de production espagnol et le coût français qui, ramené au kilo vif, s’établit également à 96 euros les 100 kilos. Référence en matière de production porcine, le Danemark maîtrise ses fondamentaux, mais craint les évolutions réglementaires liées à l’environnement pour l’avenir. Dans le pays, le coût de production s’établit ainsi en moyenne à 1,27 euro le kilo de carcasse, 1,15 euro pour les élevages les plus performants. L’aliment pèse pour 67 cents, l’environnement pour 0,03 cent, les frais vétérinaires pour 0,04 et le travail pour 0,15 cent par kilo produit. L’écart entre la moyenne et les élevages les plus performants se jouant sur l’aliment, le transport, les frais vétérinaires et le travail.

Le Brésil en tête

En 2004, les élevages européens étaient loin de faire mauvaise figure, en dépit des tensions d’alors sur le marché des matières premières. Le Danemark et l’Espagne faisaient jeu égal autour de 1,25 euro, la France figurait en troisième position à un 1,31 euro devant les Pays-Bas et la Hollande, l’Allemagne et enfin la Suède à un peu plus de 1,35 euro/kilo. Selon les années, les contextes économiques locaux, les écarts peuvent se réduire ou augmenter. Toutefois les pays européens figurent loin derrière le Brésil, leader incontesté à 0,75 euro, le Canada à 0,9 euro et les USA à 0,95 euro. Le coût alimentaire, incroyablement bas aux USA, Canada et Brésil (entre 0,48 et 0,55 euro) atteint environ 0,66 euro au Danemark, en Allemagne et aux Pays-Bas, contre 0,7 euro en France et 0,72 euro en Espagne.

Nulle surprise par contre quant au coût du travail, insignifiant ou presque sur les continents américains, il est le plus faible en Espagne sur le continent européen (autour de 0,12 euro) contre une moyenne de 0,16 en France, Danemark et Pays-Bas, au-delà de 0,18 euro dans les autres pays de l’Union. Pour Finn Udesen (Danish Pig Production), il est aujourd’hui quasi impossible de faire baisser plus encore le coût du kilo de carcasse « la tendance est plutôt à la hausse compte tenu des coûts environnementaux à venir» et si la concurrence est sévère avec les deux Amérique, il faudra aussi maintenant regarder du côté de l’Europe orientale, la Pologne, les pays Baltes, la Roumanie et l’Ukraine, qui pourraient venir bouleverser la donne sur notre continent.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio