Porc : le MPB s’inquiète de la conjoncture
Le Marché du Porc Breton ne décolère pas face aux incertitudes que fait peser la crise financière sur la filière. Dans sa note de janvier, le marché de Plérin estime que «les atermoiements autour du déclenchement des outils de gestion européens (stockage, restitutions) sont très mal vécus par les éleveurs de tous les pays (de l’UE). A croire que des pression occultes s’exercent à tout niveau en Europe pour ébranler la production. » L’auteur de la note poursuit : « le petit jeu de la Commission (…) est suicidaire. L’Europe porcine n’est-elle pas en compétition avec d’autres grands bassins mondiaux dont les atouts sont autrement plus favorables ? » Ce commentaire suit ceux de la FNP, qui réclame la réactivation des mécanismes de gestion communautaire des marchés. En janvier en Europe, les prix payés à la production restent bas (1,080 euro au MPB), à l’exception du prix allemand, qui reste attractif pour approvisionner une industrie dont les capacités ont été fortement accrues depuis 2006 (+ 11 %).
En cause : la perte de marchés à l’exportation qui conduit les opérateurs à privilégier le marché intérieur. Or, l’augmentation du prix «producteur» ne proviendra que de la baisse de production en Europe, ou du dynamisme des ventes à l’exportation. Les experts européens prévoient une baisse du cheptel en 2009, de l’ordre de 4,2 % sur le premier trimestre, 2,2 % le second. Après ? Aucune prévision. Au chapitre des exportations, la crise financière rend aléatoire la demande. Les exportations européennes avaient fortement progressé en 2008 (+ 35 % par rapport à 2007). Qu’en sera-t-il en 2009 ? Le MPB relève que chez les pays exportateurs, Brésil et Etats-Unis en tête, «le prix du porc a chuté d’une manière vertigineuse avec le ralentis-sement des exportations.»