Porc : l’alimentation biphase s’étend
La moitié des exploitations porcines emploie l’alimentation biphase en 2004, révèle une étude du ministère de l’Agriculture publiée aujourd’hui. Cette pratique, destinée à réduire les rejets azotés, se développe rapidement depuis une dizaine d’années, souligne les services d’Agreste. Elle était utilisée fin 1999 pour 41 % des porcs charcutiers et 63 % des truies. Ces proportions atteignent toutes deux 69 % en 2004. L’alimentation biphase est spécifique aux grandes exploitations. On la rencontre particulièrement en Bretagne. La part des porcs charcutiers concernés par cette technique y est passée de 35 % en 1997 à 50 % en 1999 puis 85 % en 2004. Peu de biphase est élaboré à la ferme. Cela concerne un peu plus de 20 % de la nourriture des porcs charcutiers et des truies. Cette part, qui croît avec la taille des élevages, atteint 38 % dans les exploitations d’au moins 1 000 porcs charcutiers.
La faf concerne un tiers des éleveurs
Un deuxième volet de l’étude montre que près de 30 % des éleveurs utilisent leurs récoltes pour élaborer l’alimentation de leur cheptel. S’y rajoutent 3 % des producteurs, qui fabriquent à la ferme avec des matières premières achetées. Environ 9 % des exploitants échangent leurs céréales contre des aliments industriels, sans rien élaborer à la ferme. La faf est aussi répandue chez les éleveurs de porcs charcutiers que chez les détenteurs de truies. Elle est plus rare dans les élevages accueillant des porcelets, qui ne sont que 20 % à la pratiquer. La fabrication à la ferme relève en priorité de grosses unités. En 2004, près de 40 % des éleveurs d’au moins 1 000 porcs charcutiers sont concernés. On en compte 25 % dans les plus grandes porcheries accueillant des porcelets. Pour l’élevage des truies, la fabrication à la ferme conserve toutefois un caractère artisanal : elle est plus fréquente dans les petites exploitations. Une fois adoptée, l’alimentation élaborée par les éleveurs représente de 80 à 90 % de celle consommée par le cheptel. Elle comprend surtout des céréales hors maïs humide quand elle est destinée aux truies ou aux porcelets. Elle intègre aussi une bonne part de maïs pour les porcs charcutiers.
Les fréquences de fabrication diffèrent sensiblement selon les régions. Elles sont élevées en Midi-Pyrénées, où plus de la moitié des éleveurs de porcs charcutiers élaborent leurs aliments. Elles ne concernent qu’un quart des exploitants en Pays de la Loire et 20 % en Bretagne. Ces écarts sont d’abord le reflet de l’intensification. Autre élément à prendre en compte : le développement de l’intégration. En Bretagne, les petits éleveurs travaillent souvent sous contrat avec des donneurs d’ordre.