Porc français : « de challenger à une position plus défensive »
«Nous sommes obligés de passer à une position de challenger, comme nous l’avions défini dans notre projet porc 2015 il y a un an, à une position plus défensive face au recul de la production française dans le champ européen », a déclaré Guillaume Roué, président de l’Inaporc lors de l’AG de l’interprofession, hier à Paris. Tout en rappelant que les défis de la filière se situaient autour de la répercussion des prix des céréales, de la restructuration « incontournable » de la filière et du dynamisme des exportations, il a regretté la position de Bruno Le Maire sur le retour des farines animales. « Il y a péril en la demeure », a-t-il insisté. En crise depuis 2007, la situation économique de la filière porcine s’est de nouveau dégradée, pour l’ensemble des maillons de la filière. Selon les hypothèses formulées par le cabinet Ernst & Young, la filière porcine pourrait faire face à 5% de défaillance et d’arrêt de producteurs à fin 2011 et à 2,5 ou 3% de perte du volume de production, soit 675 000 à 900 000 porcs en moins sur l’année 2011. « Les plus compétitifs sont à peine sur la ligne de flottaison, pour les autres, je vous laisse envisager l’étendue des pertes », indique l’expert Daniel Bonnabeau. Et le cabinet envisage une année 2012 « encore pire », avec une production en baisse de 5 à 10%.