Pommes de terre : une excellente campagne d'exportation
Avec 33 000 tonnes sorties en janvier, la campagne d’exportation française de pommes de terre de conservation 2007-2008 s’est achevée en beauté. Elle a atteint 1,758 Mt, résultat très proche du record établi, dans des conditions plus favorables, en 2006-2007, avec 1,818 Mt. En 2005-2006 les ventes extérieures avaient porté sur 1,515 Mt et en 2004-2005, sur 1,255 Mt. Sur une récolte nationale moyenne de 4,5 Mt, c’est donc 40 % de cette récolte qui trouve son débouché hors du territoire national, autant que pour la consommation intérieure en frais.
Pour ce qui est de la campagne écoulée, nos 4 principaux clients ont été l’Espagne avec 550 000 t, l’Italie avec 292 000 t suivie de très près par la Belgique, 282 000 mais pour un autre type de pomme de terre, surtout destinée à la transformation et le Portugal pour 192 200 t ; la Grande-Bretagne a accru significativement ses achats de pommes de terre françaises au cours de ces dernières pour atteindre 172 000 t en 2007-2008 contre quelque 910 000 t les 2 campagnes précédentes ; l’Allemagne a acheté 107 700 t de tubercules français soit moins que son record de 2006-2007, près de 142 000 t, mais plus que les campagnes précédentes ; on fera la même observation pour les Pays-Bas et l’on soulignera le développement des ventes en dehors de ces grands acheteurs traditionnels qui ont représenté 66 300 t, dont 5 100 vers la Russie, tonnage encore modeste mais en progression régulière.
Les liens franco-espagnols
Le volume de nos exportations est en grande partie lié aux aléas de récolte chez nos partenaires mais ils sont aussi la conséquence de la technicité de nos producteurs capables d’assurer, en général, une qualité de production plus régulière que dans les autres pays gros producteurs de l’Union européenne. Et puis, il y a la solidité des circuits commerciaux mis en place par les exportateurs français et les circuits de distribution étrangers. Le marché espagnol est, à ce propos, exemplaire de la relation incontournable qui s’est forgée entre les exportateurs français et leur clientèle espagnole ; a l’occasion de la dernière assemblée générale du CNIPT, Roberto Ruiz de Infante Aguirre, président du CIPP, club ibérique des professionnels de la pomme de terre saluait en ces termes cette relation : « le lien qui existe aujourd’hui entre la production française et le marché espagnol est si fort qu’il est désormais impossible de les comprendre l’une sans l’autre et vice-versa (…) du point de vue de l’Espagne, la pomme de terre d’origine française équivaut à 28 % de la production »
Comme nous l’avons observé tout au long de la campagne, le bilan financier de la campagne d’export est éloigné de celui de la campagne 2006-2007, même si les volumes sont proche ; les exportations ont rapporté 292,9 millions d’euros contre 458,6 en 2005-2006, exercice marqué par des prix exceptionnellement élevés ce qui fausse la comparaison.