Pommes de terre : une certaine confusion
Le SCEES annonce l’une des plus fortes récoltes de ces dernières années avec 4,8 millions de tonnes soit 14,5 % de plus qu’en 2003 - qui était une petite année- et surtout, 13,2 % de mieux que la dernière moyenne quinquennale. Chaque campagne ou presque, il y a entre les estimations du SCEES et celles de l’interprofession (CNIPT), des différences plus ou moins sensibles, qui tendaient à s’atténuer au fil des ans grâce à un rapprochement des méthodes d’analyse entre les deux sources. Pour 2004, cependant on retrouve l’époque des divergences avec une prévision plus modérée de la part du CNIPT qui en termine avec sa propre enquête qu’examinera son Conseil ce mardi. Son estimation devrait se situer autour de 4,65 millions de tonnes, volume largement supérieur, certes, à celui de l’an dernier mais comparable à celui de 2002. Mais surtout, le CNIPT procède à une analyse plus fine que celle du SCEEES, faisant intervenir la segmentation variétale. Vu sous cet angle, les disponibilités en pommes de terre fraîches, variétés lavables, chair ferme ne seraient pas excessives et l’équilibre du marché n’en devrait pas souffrir. En revanche, c’est au niveau des variétés basiques qui constituent prioritairement l’approvisionnement de l’industrie, que le bât risque de blesser avec une lourde pression des industriels sur les prix des contrats. C’est probablement cette situation que dénoncera l’Union des producteurs (UNPT) qui se réunit à l’heure où nous mettons sous presse.