Pommes de terre : l’export explose, la consommation piétine
Pour la période du 17 juillet 2006 au 22 avril 2007, les achats de pommes de terre par les ménages, selon le panel Secodip pour le compte du CNIPT, ont encore rétrogradé par rapport à la période correspondante de la campagne 2005-2006. La baisse des achats a été de 1,9 %, un rythme un peu moins élevé que les campagnes précédentes, même période : - 2,3 % en 2005-2006 et -2,5 % en 2004-2005. Il n’empêche que la tendance négative persiste, mais se manifeste de façon différente selon les circuits. Ainsi, les ventes en GMS ont régressé de 3 % dont 2,5 % en hypermarchés et beaucoup plus sensiblement en super avec -6,8 %. Le discount qui, après une période de forte progression, connaissait un léger tassement, se revigore et enregistre sur cette période juillet/avril une remontée de 3,4 % ; mieux encore, les « autres circuits » (primeuristes, marchés…) dont les ventes s’étaient effondrées en 2005-2006 (-13,8 %) reprennent une orientation positive avec + 3,4 %. Mais ils représentent une part modique du marché.
Quel conditionnement adopter ?
Les prix de détail ont été en hausse sensible par rapport à la dernière campagne, répercussion de la hausse en amont, ce qui peut expliquer le redressement du hard discount. En effet, avec un prix moyen au kg de 0,65 euro, les discounters se sont placés à 26 centimes en dessous des hypermarchés et 32 sous les supers. On considère généralement que le prix n’est pas un facteur déterminant d’achat de pommes de terre par le consommateur, mais dans le cas présent, l’écart de prix entre les deux formes de distribution a pu jouer. Notons encore que le prix moyen en grande distribution, toujours sur la même période, a été de 0,89 euro (0,78 pour les variétés courantes, 1,05 pour la chair ferme) contre 0,69 l’an dernier. Globalement, une hausse des prix de 28 %, est effectivement sans commune mesure avec une baisse de consommation de 1,9 %.
Le panel confirme la prédominance du conditionnement en 2,5 kg qui représente 51 % du marché de détail. Les emballages 5 kg suivent d’assez loin (22 %) et régressent régulièrement alors que le moins de 2,5 kg, s’il ne représente que 3 % du marché, progresse tout aussi régulièrement. Le vrac représente 13 % du marché mais recule fortement
(- 14,5 % sur la période considérée). Ces chiffres vont sans doute inspirer les débats du prochain Congrès de Fédépom, fédération des négociants en pomme de terre et conditionneurs, qui ont placé cette année la question du conditionnement au cœur de leur manifestation (à La Rochelle, du 24 au 26 mai).
En dehors de ce sujet de réflexion, on peut penser que les membres de Fedepom auront à cœur de commenter les derniers bilans d’exportation de pommes de terre de conservation qui consolent de ceux de la consommation intérieure. Pour le seul mois de mars, les sorties de pommes de terre françaises ont atteint 206 700 tonnes portant leur total pour les 8 premiers mois de la campagne à 1 339 500 tonnes, soit 270 000 tonnes de plus que pour la même période de 2005-2006 et record absolu pour deux tiers de campagne. L’Espagne confirme largement sa place de premier client avec 495 200 tonnes, l’Italie celle de second acheteur avec 217 200 tonnes, tandis que le Portugal s’inscrit parmi nos meilleurs débouchés avec 195 700 tonnes, pratiquement (2 000 t de moins) au niveau de la Belgique. Les pays « autres » progressent régulièrement passant de 7 300 tonnes en 2003-2004 à 23 000 cette campagne.