Pommes de terre : le coût de la technologie
Les 10 et 11 septembre prochains, se dérouleront à Villers St Christophe (Aisne) les journées internationales de la pomme de terre. L’organisation de cette 5 e édition de la manifestation échoit à la France et s’inscrira opportunément dans l’année mondiale de la pomme de terre (nos éditons précédentes). Ces « journées » sont d’abord l’occasion de présenter aux professionnels les innovations techniques en matière de matériels, d’équipements, de méthodes culturales en fonction des nouvelles donnes économiques, sociales ou environnementales. Cette filière prend un tournant car, comme nous l’a confié Patrick Trillon, président de l’Union des producteurs (UNPT) « une nouvelle génération de producteurs arrive, qui va devoir tenir compte de tous ces impératifs et s’y investir ». Un investissement coûteux qui ne peut s’envisager qu’avec une certaine garantie de résultats. Or le marché de la pomme de terre est par nature instable avec des différences de prix parfois considérables d’une campagne à l’autre. La contractualisation apparaît comme le meilleur moyen de se protéger contre ces sautes d’humeur. Le système fonctionne assez bien dans le secteur de la pomme de terre transformée et dans celui de la féculerie ; il est symbolique dans le domaine du frais. L’instabilité des prix de marché, illustrée par les trois dernières campagnes, risque de rebuter les producteurs à s’engager dans une politique d’investissement inéluctable et de les faire se tourner vers des productions financièrement plus attractives (du moins depuis deux campagnes), comme les céréales. Cette tendance ne s’est pas encore manifestée pour les plantations 2008, que le SCEES situe au même niveau que l’an dernier, soit 107 000 hectares susceptibles de fournir 4,87 Mt (5,2 %de moins qu’en 2007). Mais peut-être les prix très moyens de la campagne qui vient de s’achever n’avaient-ils pas encore estompés le bon souvenir laissé par ceux de la précédente.