Pommes de terre : accords interprofessionnels en vue
L’année 2007 a commencé dans les mêmes bonnes conditions que 2006 pour les exportations françaises de pommes de terre puisque pour le seul mois de janvier, 253 400 t ont été expédiées hors de l’hexagone, ce qui porte le total des sorties pour les 6 premiers mois de la campagne à 938 300. C’est le chiffre le plus élevé jamais atteint sur une telle période de la campagne, le précédent record datant de 2003-2004 avec 712 300 tonnes. Pour la période correspondante de la dernière campagne le chiffre réalisé était de 636 700 t mais sur l’ensemble de la saison 2005-2006, un nouveau record avait été établi à 1 513 300 t.
Pour les 6 premiers mois de l’actuelle campagne, l’Espagne consolide sa place de premier client avec des importations de pommes de terre françaises de 356 700 t soit 100 000 de mieux que l’an dernier à la même date. Trois autres pays se tiennent dans un mouchoir de poche : la Belgique avec 150 000 t, l’Italie qui poursuit sa remontée (148 700 t) et le Portugal (141 400 t).
Les bienfaits de l’irrigation
En valeur, les exportations pour les 6 premiers mois de la campagne en cours ont représenté 196,6 millions d’euros (dont 52,7 pour le seul mois de janvier) soit le double du résultat au 31 janvier 2006. Outre l’augmentation des tonnages, celle du prix intervient dans ce bilan extrêmement positif, mais que l’on ne retrouvera pas tous les ans.
Car si l’exportation représente aujourd’hui et sans doute de façon durable, un débouché majeur pour le marché en frais de la pomme de terre, il faut bien tenir compte des circonstances particulièrement favorables de cette campagne marquée par un fort déficit chez la plupart de nos partenaires alors que la production française échappait mieux que ses voisins aux accidents climatiques tant en volume de production qu’en qualité. Dans ces conditions, la France s’est imposée comme fournisseur privilégié sur le marché communautaire. Les exportations françaises n’établiront tous les ans un nouveau record mais notre implantation commerciale dans l’UE est solide. Elle repose sur la régularité quantitative et qualitative de l’offre française.
Cette régularité est le fruit de méthodes culturales de haut niveau, avec entre autres un réseau d’irrigation qui a joué un rôle essentiel cette campagne marquée par des conditions climatiques détestables. Ce dossier constituera le thème de la table ronde inscrite au programme de l’AG du GIPT (interprofession de la pomme de terre industrielle) jeudi prochain, sous le titre : « Gestion de l’eau en filière pomme de terre industrielle : quels enjeux ? »
Cette assemblée générale sera aussi l’occasion de la présentation des accords interprofessionnels. Celui de la branche féculerie est d’ores et déjà dans le circuit d’extension et celui concernant la pomme de terre destinée à la transformation a été signé par les partenires et devrait entrer en vigueur dans quelques semaines. L’assemblée fera le point sur le rapport relatif à la compétitivité de la filière pomme de terre, dont la maîtrise de l’eau fait partie et sur les coûts de transport. En particulier, la profession comme la plupart des filières agricoles concernés par le transport routier de leurs produits, négocie avec le ministère des transport une augmentation de la charge maximale des camions actuellement limitée à 40 t et qui pourrait être portée au moins à 44 t ce qui placerait la réglementation française dans la moyenne communautaire.