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Pomme : les producteurs du sud-ouest déconfits

Le constat des producteurs fruitiers du sud-ouest est amer. La campagne de pommes a été compromise par des problèmes de qualité. Heureusement, les autres productions régionales ont permis de rétablir l’équilibre.

Avec près de la moitié de la valeur de la production régionale annuelle, la pomme est la production phare du Sud-Ouest a rappellé François Lafitte, président du comité de bassin Grand Sud-Ouest, mardi à Agen, au premier jour du Sifel,

La pomme était promise à une belle année, au moins en terme de commercialisation compte tenu de la modestie de la récolte européenne 2003. Bien sûr, les professionnels craignaient pour la qualité des produits, la canicule et la sécheresse ayant affecté le plus souvent la colorimétrie, le calibre ou la fermeté des fruits, critères important notamment à l’exportation. Mais rien ne laissait alors présager la déconfiture actuelle : « Près d’un tiers de la récolte n’est pas commercialisable pour des problèmes de surmaturité ou d’éclatement», explique André Graglia, chef de produit pomme au Comité de bassin qui ajoute : « nous espérions, compte tenu des conditions de la saison dernière et de la généralisation des problèmes de qualité, que les clients assoupliraient leur cahier des charges, mais il n’en a rien été, au contraire. »

Résultat, c’est le linéaire « pomme » qui a fondu depuis l’entrée de l’hiver, au profit des agrumes qui enregistrent selon le chef de produit, une progression de 40 % cet hiver. Pénalisée sur les marchés de grand export, seule la moitié du tonnage habituel a été réalisée,. Les producteurs auront donc des résultats économiques en berne pour la saison qui se joue actuellement.

Mauvais résultats

« Sans bonne fermeté et colorimétrie sur de gros calibre, la situation va être difficile dans les exploitations » prévient encore André Graglia qui regrette le désengagement des pouvoirs publics et peste surtout contre Bruxelles qui non contente d’avoir relevé de 200 000 tonnes cette année la clause de sauvegarde pour la porter à plus de 700 000 tonnes, ne semble pas plus décider à la faire jouer que l’an dernier. Et ce, alors que le seuil avait été largement dépassé. C’était à l’époque, dit-on, pour ne pas froisser le commerce international à quelques jours de l’ouverture des négociations de l’OMC…

Malgré ces difficultés, François Lafitte s’est réjoui de voir se conforter la place de l’organisation économique traduite par une augmentation régulière du chiffre d’affaire dégagé par les fruits et légumes dans le Grand Sud-Ouest 490 millions d’euros l’an dernier, en progression de 8 %. Tout comme il saluait le rapprochement récent entre Odélis et Pollenium et les investissements consentis par la filière depuis l’an 2000, rénovation de 5 500 hectares de vergers de noyers, la protection des vergers contre les risques climatiques sur 2 242 ha pour 13,3 millions d’euros d’investissements, le programme Agriabri de construction d’abris froids…

En tout, ce sont environ 65 millions d’euros qui ont été investis entre 2000 et 2003 dans le Grand Sud-Ouest.

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