Poisson: les importateurs démunis face à des additifs interdits
«Vendre de l'eau au prix de la St-Jacques ou de la queue de lotte ce n'est pas ma philosophie». C'est en ces termes qu'un importateur de produits de la mer congelés et surgelés a interpellé, mercredi, un représentant de la DGCCRF. Les principaux opérateurs du secteur étaient réunis à Paris à l'occasion d'un comité technique du syndicat national du commerce extérieur des produits congelés et surgelés (SNCE) sur l'utilisation des additifs non autorisés dans les produits de la mer non transformés. Gros pays consommateur de produits de la mer, la France importe chaque année 440 000 t de produits aquatiques surgelés, essentiellement des filets, portions et blocs de poissons. Après avoir été confrontés à l'utilisation massive des poly-phosphates, les importateurs français voient aujourd'hui se généraliser le recours à des additifs interdits (E500-E501, des sels de carbonates), aux mêmes propriétés.
A savoir : retenir l’eau après décongélation ou, dit autrement, augmenter artificiellement le poids du produit. Or si les laboratoires, notamment ceux de la DGCCRF, savent désormais détecter la présence de poly-phosphates, ils n'arrivent pas encore à déceler les sels de carbonates. Seul, Eurofins serait sur le point de proposer une méthode fiable. Démuni face à ce problème, le SNCE a annoncé mercredi le lancement d'une étude pour la mise en pratique de nouvelles méthodes de détection. L'enjeu : limiter les distorsions de concurrence. «Certains de nos voisins sont un peu moins soucieux que nous sur les produits. On voudrait que tout le monde soit au même niveau», a conclu Jean Quinet, secrétaire général adjoint du SNCE.