PNNS : «Il reste beaucoup à faire»
« 150 projets innovants se sont déjà inscrits dans le cadre du programme national nutrition santé (PNNS), mais beaucoup reste encore à faire comme le prouvent les derniers résultats du baromètre Inpes. Les repères alimentaires sont encore insuffisamment connus », a déclaré, hier, Philippe Douste-Blazy à l’occasion d’un colloque qui faisait le point sur les trois années de mise en œuvre du plan. Pour l’instant, l’évaluation du PNNS est difficile et les seuls chiffres qui circulent concernent le nombre de guides distribués (2 millions), et le nombre de diététiciennes recrutées dans les hôpitaux (moins de 100 contre les 800 annoncées au départ). Les actions concrètes sur le terrain de prévention, contre l’obésité par exemple, débutent seulement et leur impact n’est pas connu. On sait déjà néanmoins que les populations les plus défavorisées sont les plus dures à toucher. Pour les aborder, Philippe Douste-Blazy propose « le vecteur télé à 20 h 40 ». « Ce n’est pas normal que les télévisions publiques de ce pays dont les recettes financières viennent aussi des redevances ne mettent pas en place de bulles consacrées à la santé. […] Nous sommes en train de nous doter d’outils pour y arriver », a-t-il déclaré à la tribune. Le ministre a notamment évoqué les 15 à 20 M Eur qui devraient être dégagés par la « taxe » imposée aux annonceurs de produits sucrés ayant choisi de ne pas délivrer de messages nutritionnels.
10 villes signent une charte PNNS
Pour rendre le message santé à la télévision plus efficace, Philippe Douste-Blazy revendique avant un « étiquetage nutritionnel plus fréquent et plus signifiant sur les produits » citant les graisses insaturées, polyinsaturées, le cholestérol et le sel pour la viande ou encore le sucre pour les glaces. L’Afssa travaille déjà sur le sujet et le ministre a demandé aux industriels et à la distribution d’avancer sur le sujet. Concernant le déploiement des actions du PNNS dans les collectivités, le ministre a mis l’accent sur le maillon communal pour qui une charte « villes actives du PNNS » a été conçue. Les dix premières villes l’ont signée hier, il s’agit de Besançon, Bordeaux, Dunkerque, Marseille, Nancy, Paris, St-Etienne, Salons de Provence, Valence et la Ville au clerc. Dans cette charte, « il va falloir regarder l’origine des produits », a-t-il précisé, encourageant la distribution de produits locaux et de labels de qualité dans les cantines scolaires. « On ne peut pas faire le PNNS si on ne prend pas ça en compte, même si je sais qu’il y a un problème de prix et de centrale d’achat», a-t-il insisté.