PME, pour innover regroupez-vous !
« La France peut faire beaucoup pour mieux soutenir l'innovation dans le secteur privé et améliorer la répartition des financements publics. Cela serait un grand pas vers le retour de la compétitivité en France ». Voilà ce qu'a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Ángel Gurría, en présentant le 27 juin son rapport sur la performance économique de la France. Une meilleure évaluation de la recherche et une coordination plus étroite dans l'industrie et le secteur public sont évoquées dans les recommandations de l'organisation internationale. Elle pointe aussi du doigt la lourde fiscalité qui pèse sur les entreprises et les investissements, comme frein à l'innovation. « Alléger l'imposition des entreprises et introduire des crédits d'impôts à la R&D plus modestes stimuleraient plus l'innovation que le généreux, mais inégalement distribué, système de crédit d'impôts actuellement en place », écrit encore l'OCDE. Mais si la part des dépenses de R&D des entreprises en France (1,5 % du PIB) est inférieure à celle consacrée en Allemagne (2 % du PIB), c'est aussi et surtout parce que la France soutient ses start-up, mais pas suffisamment ses PME pour les aider à passer le cap et devenir des entreprises de taille intermédiaire (ETI). Un phénomène qui se vérifie particulièrement dans l'agroalimentaire et que l'État, mais aussi les patrons ne semblent pas jusque-là avoir pris à sa juste mesure. Arnaud Montebourg vient tout juste d'indiquer qu'il constituerait cet été une équipe de France de 40 PME (seulement !) qui seront accompagnées dans leur croissance pour devenir des ETI. Elles bénéficieront en priorité du crédit à l'export et du soutien à l'innovation. Espérons que Bercy n'oubliera pas la première industrie de France… Mais les PME ne doivent pas attendre ce soutien ponctuel pour se regrouper. Grandir peut faire peur aux dirigeants d'entreprises familiales qui ont souvent l'impression de perdre leur âme. Pourtant la formule du groupement de PME, adoptée notamment par LDC, qui permet de concilier une certaine indépendance tout en bénéficiant de synergies, semble un bon modèle à suivre pour libérer l'innovation.