Pierre Moulima
Au Cameroun, des salariés ont récemment saccagé des plantations dirigées par des Français. Le Monde du 10 juin consacre un reportage sur cette situation explosive et interroge les deux parties. « Les émeutes n’étaient pas sciemment dirigées contre les sociétés françaises. Les gens ont fait éclater leurs frustrations, ils s’en sont pris à ce qu’ils avaient sous la main, ils voulaient punir le gouvernement de Yaoundé », assure Pierre Moulima, directeur des ressources humaines de SPM (société des plantations de Mbanga), qui admet toutefois : « mais on nous traite constamment de “Français colonialistes”, on nous accuse de prendre les terres et de réduire en esclavage la main d’œuvre camerounaise ». Version d’un jeune planteur, Élysée Mbelle : « le salaire n’est pas bon. Ce n’est pas normal que ce soit la famine ici alors que nous faisons manger les Français ».