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Petit à petit, Volailles Peniguel fait son nid


> Olivier Peniguel défend l'image de la volaille traditionnelle et la certifie.
Olivier Peniguel se démarque de la concurrence en investissant le créneau des volailles certifiées. Il envisage l'extension de son abattoir arrivé à saturation. Reportage.

Olivier Peniguel le sait bien : il ne peut rivaliser avec les leaders. Alors, le patron de Volailles Peniguel a fait le pari de la différence. La PME, implantée à Wirwignes (62) en plein cœur du bocage boulonnais, défend ainsi l'image de la volaille traditionnelle. Elle se différencie de la concurrence avec une souche autre que la « 657 », 90 à 100 jours d'élevage et une alimentation adaptée permettent d'obtenir « une volaille d'une finesse de chair et d'un grain de peau incomparable », assure-t-il. D'ailleurs, il a fait le choix de la certification de conformité de produit (via les volailles fournies par Volanor, filiale de Norvolailles). « Cela me permet d'être en retrait de la bataille du label Rouge », exprime-t-il. Les volailles sont toujours éviscérés de façon manuelle. 30 % sont commercialisées effilées, et à Rungis, la maison Courtin Hervouet n'achète que ce type de produits, assure le dirigeant.

Projet de doubler de surface

Olivier Peniguel est à l'heure des choix décisifs. Quelques soucis de santé l'ont juste contraint à différer sa décision. Mais aujourd'hui, il envisage de doubler la surface de son abattoir (1 000 m2 ), ce qui lui permettra d'augmenter les capacités de ressuyage, d'agrandir la salle de découpe et de conditionnement et de développer l'atelier de transformation en y implantant un nouveau poste de cuisson.

À 45 ans, celui qui a débuté comme agriculteur en 1999 a déjà un beau parcours derrière lui. Associé au départ à ses beaux-parents qui élevaient et commercialisaient de la volaille de chair (poulets démarrés, prêts à tuer et vente directe sur les marchés), il construit un premier abattoir de 300 m2 en 2001, puis achète un petit véhicule frigo qui lui permet de visiter les boucheries alentours. À l'époque, il commercialisait deux cents volailles par semaine, tout en s'occupant de la fabrication de l'aliment et de l'élevage. Deux ans plus tard, il investit dans une chaîne d'abattage.

La crise de la grippe aviaire de 2006 provoque momentanément une forte chute de consommation, mais « marque le retour des consommateurs vers une production plus locale », se souvient-il. En 2006, l'abattoir, qui réalise 400000 euros de chiffre d'affaires par an, obtient l'agrément CEE. « On prend une certaine avance sur la concurrence», relate Olivier Peniguel qui tisse à cette époque des relations (notamment en matière d'approvisionnement), avec Cathy et Gérard Delvart. Le couple possède un abattoir de 2 000 à 3000 volailles par semaine à une quinzaine de kilomètres de Wirwignes. Des premiers partenariats s'établissent, à un moment où le négoce d'Olivier Peniguel se développe, permettant de répondre également aux bouchers exigeant de plus en plus de compléments de gamme (cailles, pigeons…).

L'année 2010 verra le rapprochement des deux sociétés familiales et la séparation juridique des activités de production de celles d'abattage. Parallèlement, Olivier

Notre chiffre d'affaires est passé de 1,8 M€ à 4,7 M€ en quatre ans

” Peniguel investit 1 million d'euros dans l'agrandissement des locaux, l'extension de la chaîne d'abattage et la création d'une station d'épuration. « Depuis, nous prenons une autre dimension », souligne-t-il. « Aujourd'hui, on abat 10000 à 12 000 volailles par semaine provenant de 35 éleveurs et employons 23 salariés. Notre chiffre d'affaires est passé de 1,8 M€ à 4,7 M€ entre 2010 et 2014. »

DIVERSIFICATION DES DÉBOUCHÉS

Le chiffre d'affaires de Volailles Peniguel se répartit entre grossistes (40 %), bouchers-charcutiers (20 %) et rayons traditionnels des GMS, livrés en direct. Depuis juin 2015, Volailles Peniguel se développe aussi sur les circuits courts (O'Tera et tout récemment Gamm vert) et sur la restauration collective grâce à sa certification et à son système de traçabilité « de l'éleveur à la barquette », opérationnel depuis août 2015.

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