Perspectives inquiétantes pour les légumes d'industrie

> Éric Legras est le nouveau président d'Unilet.
Le Cenaldi, qui représente les 38 975 producteurs français de légumes de conserve (appertisation et surgelés), la section légumes de la Fiac (représentative des industriels) et l'Unilet (interprofession réunissant les deux partenaires) organisaient le 23 juin la Journée des légumes de conserve et surgelés. Une occasion de présenter le bilan 2014 de ce secteur, d'évoquer les perspectives et d'envisager les stratégies. 65 900 hectares, répartis dans trois bassins (Nord-Picardie-Centre, Bretagne et Sud-Ouest), ont été consacrés l'an dernier à la culture des légumes industriels, dominés par deux grands produits : haricots (vert et beurre) et pois. Les fabrications de légumes en conserve (hors tomates, champignons et choux à choucroute) ont atteint 935 000 t, soit une augmentation de 14 % sur 2013 et de 4 % sur la dernière moyenne quinquennale. En revanche, les fabrications de légumes surgelés accusent une nouvelle baisse de 5 %. Sur le plan de la production, 2014 aura été un bon millésime. Mais les surfaces, relativement stables ces dernières années, chuteraient de 17 % pour atteindre un niveau historiquement faible de 54 500 hectares. Les fabrications, avec 745700 t, reculeraient de 15 % par rapport à 2014 et de 11 % par rapport à la moyenne 2010-2014. Les industriels rédui-raient considérablement leurs demandes dans la négociation des futurs contrats. Cette position peut s'expliquer par l'évolution négative de la consommation des ménages et de la restauration, une forte dégradation des échanges extérieurs et, probablement, de gros stocks chez les industriels. Relancer la consommation intérieure par la promotion, rechercher des débouchés extérieurs, desserrer les contraintes réglementaires excessives bridant la productivité sont parmi les grands objectifs de la filière. Pierre Gautron