Pernod Ricard : hors de France, les spiritueux marchent fort
Les analystes qui s’attendaient à un ralentissement des résultats du groupe français de vins et spiritueux n’ont pas vu juste. Et pour cause, Pernod Ricard a annoncé au début du mois des chiffres plus élevés que prévu en publiant un CA Vins et Spiritueux de 2,375 Mds Eur pour les neuf premiers mois de l’année, en progression de 6,4% hors effets de change (-3,2%) et de périmètre (-0,6%). La croissance interne s’est élevée à 7,2%, notamment grâce aux performances de la zone Asie/Reste du Monde et de ses 24% de croissance au 3e trimestre (+17% en cumul au 30 septembre). La zone Amériques a enregistré quant à elle une croissance interne de 6% sur neuf mois, tandis que l’Europe (hors France) grignotait 3,6%. Le dynamisme des marques du groupe (Chivas Regal +14%, Martell +10%, Jameson +11% et Royal Salute +19%) explique la très bonne santé de Pernod Ricard dont la valorisation s’est appréciée de 28% depuis le début de l’année. Dans ce contexte très favorable, le président Patrick Ricard a confirmé son objectif de croissance interne du résultat opérationnel de l’ordre de 8 à 10% sur l’année 2004. Les analystes, qui rangent le titre dans la catégorie « à conserver», tablent sur un cours autour des 120 euros. Placé dans une position appréciable en termes financiers, M. Ricard a tenu à rassurer ses actionnaires face au poids des taux de changes (l’international représente 83% de l’activité) dans une interview au quotidien La Tribune. Il a reconnu subir les effets devises, tout en se couvrant. « Nous prenons des swaps pour nous garantir à la baisse par rapport à une parité euro-dollar que nous fixons». Dans les pages de notre confrère, M. Ricard a cependant exprimé son optimisme en évoquant de possibles acquisitions si l’occasion s’en présentait. « Quoi qu’il se passe, nous serons là. Il y a des opérations que nous ne ferons pas parce que nous nous fixons des prix, des règles et qu’il faut savoir dire non. Acheter des petites marques locales, cela nous va très bien. Acheter des affaires plus importantes, nous pouvons aussi le faire».