Pêche : feu vert pour les « contrats bleus »
Les premiers contrats bleus, dont la signature devrait intervenir ce week-end dans le Finistère mettront du baume au cœur des pêcheurs, confrontés à un coût du gasoil toujours élevé, et des prix bas sous criée. Ces contrats bleus rédigés pour six pêcheries dans le pays bigouden engagent le pêcheur à respecter des obligations visant à préserver la ressource halieutique, inciter à une bonne répartition de l'effort de pêche entre la côte et le large, favoriser la transparence des prix par le passage de la totalité des captures en criée, etc.
Le respect de ces engagements lui donnera accès à une éco contribution qui ne pourra pas excéder 10 % de son chiffre d'affaires. Ce dispositif figure dans le plan pour une pêche durable et responsable, présenté le 16 janvier par Michel Barnier, en réponse au mouvement de révolte qui avait agité les ports de pêche français. Son financement est garanti par une taxe de 2 % sur les les poissons français et étrangers vendus sur les lieux de vente générant plus de 760 000 euros par an. Ar Mor Glaz, la coopérative bigoudène spécialement créée, compte à ce jour 374 bateaux adhérents. Bretons et pas seulement Bigoudens.
Il faut aussi des prix
La coopérative, comme le cabinet Pricewaterhouse Coopers, son partenaire d'expertise technique, sont prêts. Ils ont signé plusieurs conventions avec les organisations de producteurs, les chambres de commerce qui exploitent les criées et même l'administration pour recevoir au plus vite tous les documents nécessaires pour vérifier l'exactitude des engagements des pêcheurs. Un exemple : l'éloignement géographique des chalutiers hauturiers -qui donne lieu à rémunération- sera vérifié sur l'enregistrement détenu par un Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS). « C'est la première fois qu'un tel système se met en place en Europe, souligne le président d'Armor Glaz, Philippe Le Moigne.
A eux seuls, les contrats bleus ne peuvent cependant prétendre redonner de la lisibilité aux entreprises de pêche. Il faut aussi de meilleurs prix à la vente. Or, ceux-ci sont mauvais, déplorent les professionnels.