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PdT : perspectives favorables pour la transformation alimentaire

La consommation apparente de pommes de terre industrielles se porte bien avec une progression de 56 000 t, tous produits finis, en 2006 par rapport à 2005. Mais la campagne de féculerie s’annonce moyenne.

A la fin de la décennie 1990 et jusqu’en 2002-2003, les industries françaises utilisatrices de pommes de terre pour la transformation à destination alimentaire (frites, flocons, chips…) absorbaient bon an, mal an, entre 1,16 et 1,18 Mt de tubercules. A partir de 2003-2004, on est passé sous le chiffre de 1,1 Mt, avant de repasser au-dessus de cette barre pour la campagne 2005-2006. Cette reprise de 3,3 % est-elle le signe d’un renversement durable de tendance ? Si l’on en croit le rapport Danel, commandé par le ministère de l’Agriculture, sur la compétitivité de la pomme de terre industrielle cité lors de l’assemblée du GIPT (interprofession pour la transformation d’usage alimentaire et féculerie), jeudi dernier l’optimisme est permis, même si l’évolution de ces dernières années pouvait inquiéter.

D’abord, en ce qui concerne les approvisionnements, on notera la part croissante de l’importation qui a frôlé en 2005-2006, les 200 000 tonnes, tandis que la part de la production nationale sous contrat -qui représentait jusqu’au début de l’actuelle décennie 70 % des achats de l’industrie- tombait l’an dernier à 56 %. Nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer les raisons de ce fort recul dû surtout à l’écart qui s’était creusé entre les prix de contrats et ceux du marché libre, écart qui s’est encore plus fortement creusé cette campagne 2006-2007, au risque de mettre à mal fondamentalement la politique contractuelle. Les producteurs demandaient une revalorisation et une révision des modes de calcul des contrats ; c’est en cours avec l’accord interprofessionnel qui vient d’être signé (voir notre numéro de vendredi dernier).

Reprise de la production de frites congelées

Les 1,1 Mt de tubercules transformées ont fourni 533 163 t de produits finis dont 387 000 t de frites et autres produits surgelés qui effectuent une belle remontée par rapport aux trois années précédentes (344 000 t en 2004-2005), tandis que la baisse de production des produits déshydratés, amorcée en 2002-2003 se poursuit, pour aboutir à son niveau le plus bas sur les 10 dernières campagnes à 47 900 t. Les chips sont en légère progression, les autres produits non congelés en retrait de 4 %.

La consommation apparente (production – export + import) se porte bien avec une progression de 56 000 t, tous produits finis, en 2006 par rapport à 2005.

En revanche, la balance commerciale du secteur reste structurellement déficitaire avec 259 000 t en 2006 pour l’ensemble des produits et -153 millions d’euros en valeur.

Si l’on considère les restructurations industrielles positives de ces dernières années, l’optimisme du rapport Danel ne paraît pas excessif, d’autant que la France dispose des surfaces, des productions et des techniques appropriées pour développer son expansion dans ce secteur.

Pour ce qui est de la transformation féculière, très différente de celle à destination alimentaire, depuis l’utilisation de variétés spécifiques, de la contractualisation totale et de l’application des DPU aux producteurs, le GIPT qualifie de « moyenne », dans le sens plutôt restrictif du terme, la campagne 2006-2007. Les plantations avaient été réalisées dans de bonnes conditions par les 1 800 producteurs, sur 27 379 hectares, mais les caprices météorologiques ont nui au rendement, les tonnages contractés n’étant atteint qu’à 94 %, contre 101 % en 2005-2006. Mais surtout la richesse féculière moyenne est tombée de 20 % en 2005-2006, à 18,2 % cette campagne ; ce qui s’est traduit par une production de fécule de 241 900 t contre 259 200 la campagne précédente. C’est donc dans un climat indécis et après des discussions très tendues qu’a été élaboré le renouvellement de l’accord interprofessionnel actuellement en voie d’extension. La filière espère qu’il pourra éviter une réduction des surfaces, qui selon le SCEES sont déjà en retrait de quelque 5 % par rapport à la moyenne quinquennale 2001-2005.

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