PdT : l’UNPT souhaite refondre la politique contractuelle
La revalorisation des contrats entre producteurs de pommes de terre et industriels transformateurs, voire avec les clients conditionneurs, sera l’un des thèmes essentiels du Congrès de l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre) qui se tiendra le 14 février en présence du ministre de l’agriculture. La campagne commerciale en cours de la pomme de terre de conservation est globalement bonne (hormis l’érosion de la consommation intérieure qui semble persister) grâce notamment à des résultats à l’exportation particulièrement satisfaisants (voir par ailleurs). La production française a été mieux épargnée que celle de ses voisins par les conditions climatiques défavorables de l’été dernier ce qui a consolidé la demande des pays importateurs en pommes de terre françaises. Le marché, bien équilibré et porteur a permis des niveaux de prix sur le marché libre que l’Union des producteurs, elle-même qualifie de « très bons », mais dont les producteurs engagés dans une politique contractuelle n’auront pas, ou que partiellement profité.
C’est le propre de la contractualisation que d’atténuer pour l’un et l’autre des partenaires les risques d’une trop grande volatilité des prix. Encore faut-il que les bases des contrats soient réalistes, plus proches par exemple des conditions du marché libre, pour que l’une ou l’autre des parties concernées trouve dans cette politique contractuelle intérêt à y recourir.
Du désir d’être exclu
Aujourd’hui, ce sont les producteurs qui pourraient être tentés de s’en retirer, non seulement au vu de l’excellente tenue du marché libre (ce qui ne sera pas forcément le cas pour toutes les campagnes) et de son écart par rapport au prix des contrats, mais aussi et surtout parce que les bases des dits contrats n’ont pas été réajustées depuis 3 ans pour ce qui est du frais et ont baissé en moyenne de 13 % pour les livraisons au secteur industriel. Dans le même temps, les charges des producteurs ont sensiblement augmenté. La revendication de l’UNPT pour une revalorisation des contrats est donc légitime a priori, et l’organisation professionnelle l’assortit du souhait d’une rediscussion en profondeur des contrats. Sinon la contractualisation, qui concerne environ 60 % des livraisons à l’industrie et qui ne progresse déjà plus, risque de se réduire comme une peau de chagrin, au détriment même des industriels privés d’une garantie d’approvisionnement régulier et des producteurs perdant un débouché tout aussi garanti. Ces négociations devraient pouvoir se dérouler dans le cadre interprofessionnel qu’offre le CNIPT. L’UNPT souhaite aussi que la filière se mobilise autour de l’interprofession pour enrayer la baisse de consommation.
Le deuxième grand débat du congrès de l’UNPT portera sur l’OCM fruits et légumes, rappelant que les pommes de terre (sauf féculières) comme les fruits et légumes, ont été « protégées » des conséquences de la réforme de la PAC de 2003, par le système d’exclusion qui fait que l’on ne peut aujourd’hui, en France, activer des DPU sur les surfaces pommes de terre de conservation. Or, le système est remis en cause par les projets de réforme de la Commission européenne. La pomme de terre n’ayant pas d’organisation de marché, ses producteurs n’ont pas accès aux primes communautaires et si les projets de la Commission aboutissaient, ils se trouveraient exposés à des distorsions de concurrence de la part d’autres exploitants qui décideraient de se lancer dans la culture de la pomme de terre sur des surfaces primées. Ils tiennent donc au maintien du système d’exclusion et rappelleront à Dominique Bussereau combien ils comptent sur lui pour défendre leur cause dans le débat bruxellois.