PDT : la filière veut ouvrir de nouveaux chantiers
Depuis l’accord du 20 novembre sur le bilan de santé de la PAC, les producteurs de pommes de terre français regardent l’avenir avec un peu d’anxiété. Réunis en congrès à Lille le 12 février, ils attendaient une réponse claire sur le dossier des «DPU» de la part de Michel Stoumboff, conseiller du ministre de l’Agriculture, mais ce dernier est venu dans le Nord les mains vides. «Le ministre annoncera d’ici quelques jours les dispositions décidées. Sachez simplement que nous ne voulons pas favoriser un secteur au détriment d’un autre», a-t-il déclaré à Lille devant plus de 500 producteurs.
Les décisions ne sont pas définitivement calées et Michel Stoumboff n’a donc pas levé le doute sur l’éventualité d’attributions de DPU sur les terres à pommes de terre, évitant ainsi des concurrences néfastes. Elles pourraient exister entre céréaliers démarrant cette production sur des terres dotées d’environ 300€/ha de primes alors que les producteurs de tubercules «historiques» ne pourraient y prétendre. «Le bilan de santé, ce n’est pas uniquement l’élevage et les céréales», a souligné Patrick Trillon, président de l’UNPT.
Contexte tendu
Côté fécules, les professionnels ont trois ans pour bâtir une nouvelle filière avant que l’OCM fécules ne disparaisse en 2012. Les discussions entre Roquette et les producteurs se déroulent «dans un climat constructif et moderne». Par sa présence au congrès, Marc Roquette a marqué l’importance qu’il attachait aux relations contractuelles. Du côté du frais, le contexte est plus tendu : les mises en avant à des prix «déconnectés de toute réalité économique» ternissent ce début de campagne marqué par un fléchissement de la consommation (-5,6% en GMS). Après deux campagnes export record à 1,8Mt, le CNIPT a mis trois chantiers sur la table : la définition d’une nouvelle segmentation de gamme, la revision des aspects contractuels et une nouvelle mobilisation entre producteurs et négociants. Enfin, côté transformation, la profession redoute les conséquences des «velléités d’augmentation de surfaces en Europe» dans un marché qui s’équilibre à 23 Mt. Elle plaide donc pour une réduction des surfaces.