Patrick Thomas, Bernard Morel et Jean Salmon
Un sondage publié en début de semaine montre que près de 69% voteraient non au référendum du 29 mai sur la constitution européenne. Florilège de réactions recueilli dans les couloirs du congrès de la FNSEA par le journaliste de l’AFP. « Je voterai non contre l’ultra-libéralisme vers lequel la constitution nous entraîne», indique Patrick Thomas, producteur de lait dans les côtes d’Armor. « Je pense voter non, mais ce n’est pas un refus de l’Europe», affirme aussi Bernard Morel, producteur de lait en Ille-et-Vilaine. Selon lui, une victoire du non permettrait de réorienter les politiques de l’Union européenne dans un sens plus social. « On souhaite une Europe qui assure un minimum de revenu au travail. Depuis une dizaine d’années, on va dans le sens d’une mondialisation des échanges sans règle, alors qu’on nous demande de produire en respectant des conditions d’environnement et de sécurité alimentaire qui ne sont pas observées ailleurs» explique-t-il. « Les gens ont envie de pousser un coup de gueule. C’est vrai qu’on répond pas forcément à la question, mais on en profite». « Ce sondage ne me surprend pas», conclut le président de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne, Jean Salmon. Selon lui, «l es agriculteurs ne répondent pas à la question posée mais expriment un ras-le-bol par rapport à de nombreuses tracasseries» communautaires.