Pâtes : les nouvelles ambitions de Saint-Jean
En juin dernier, l’avenir de Dauphipate, rebaptisé depuis Saint Jean, s’était nettement assombri. Panzani avait en effet alors décidé de rompre le contrat de fabrication à façon qu’il avait conclu avec le fabricant drômois de pâtes pour 20 références de pâtes fraîches (LM des 7 et 12 mars 2003). A l’origine de cette décision : l’acquisition par Panzani de la marque Lustucru, ce qui lui a permis d’acquérir plusieurs sites de production de pâtes fraîches en France.
Depuis, Saint-Jean a su relever la tête. « Nous avons tout de suite trouvé de nouveaux clients qui ont compensé cette perte de volume,» explique Valérie Demandre, responsable marketing de l’entreprise qui poursuit « Nous avons, par exemple, acquis la production des tagliatelles sous les marques Champion et Grand Jury, ainsi que la fabrication de 6 références de la MDD Intermarché Fiorini». Aujourd’hui, le travail à façon représente 25 % de l’activité de l’entreprise.
Tripler la capacité de production
Autre stratégie de la société, capitaliser sur sa propre marque. En juin 2003, Dauphipâte change de nom pour Saint-Jean, marque leader de l’industriel aux côtés de Royans (une marque haut de gamme et gastronomique, présente dans les épiceries fines, chez les restaurateurs et les grossistes) et Truchet (une des plus anciennes marques de Ravioles présente dans les Comités d’entreprise et les petits commerces de la région Rhône-Alpes).
« Pour nous démarquer sur ce territoire qui représente 75 % de notre activité, nous lançons chaque année, de nouveaux produits,» poursuit la responsable marketing. Les nouveautés de cette année sont axées sur des valeurs de plaisir et de santé avec des produits comme des Fettucines au blé complet, des raviolinis fourrés de chèvre frais et de pesto ou encore aux asperges et jambon cru.
Une stratégie qui a bénéficié depuis à Saint-Jean puisque l’entreprise investit aujourd’hui 13 millions d’euros soit plus de 70 % de son CA (18 millions d’euros en 2003) dans un vaste projet industriel qui devrait aboutir en janvier 2005.
Il consiste à doubler la surface de production pour atteindre les 11 000 m2 et tripler les capacités de production.
L’implantation de nouvelles lignes de fabrication devrait gonfler leurs capacités de 4 000 à 12 000 tonnes par an. Saint-Jean envisage également de se doter d’un laboratoire de Recherche et Développement ainsi que d’une salle de tests d’analyses sensorielles. L’ensemble de ces investissements générera une cinquantaine de créations d’emplois en plus des 140 postes que compte déjà la société. En attendant, Saint-Jean -qui dispose déjà d’un Label Rouge pour les ravioles du Dauphiné et d’une certification écocert pour ses produits bio-, a lancé avec d’autres producteurs de la région une demande d’IGP pour les ravioles. La raviole est une spécialité locale se rapprochant de la pâte fraîche. Elle est composée de pâte à la farine de blé tendre et farcie au Comté, fromage blanc frais et persil. Sa particularité réside dans sa rapidité de cuisson : une minute seulement pochée à l’eau.