Parmalat sort la tête de l’eau

Depuis fin 2003, Parmalat rime avec scandale financier et malversations du fondateur Calisto Tanzi et de son directeur financier Fausto Tonna. Quand la Banque d'Italie découvre à cette époque le trou de 14 milliards d'euros dans les comptes du fleuron de l'industrie agroalimentaire italienne, c'est la stupeur. Cinq ans après, cinq procédures judiciaires contre les responsables sont en cours à Milan, Parme et New York. Des négociations ont également été ouvertes avec les établissements financiers. Une vingtaine d'accords ont déjà été conclus depuis 2005 pour un montant de 1,6 milliard d'euros. Lundi, Parmalat est parvenu à un nouvel accord avec les banques suisses Crédit Suisse et UBS, à qui il réclamait d'importants dommages et intérêts pour avoir organisé des émissions obligataires pour le compte du groupe tout en connaissant son insolvabilité, selon l'accusation. Les deux banques ont accepté de verser 357,5 millions d'euros au groupe italien en échange de l'abandon des poursuites. Une nouvelle accueillie positivement à la bourse de Milan qui a bondi de 8,6% en une journée pour atteindre 1,77 euro.
Si les investisseurs hésitent encore à miser sur l'ex-empire industriel italien, les analystes, eux, renforcent leurs positions à l'achat. Il faut dire que, depuis quelques mois, Parmalat dont la trésorerie est redevenue saine, donne des signaux positifs sur le marché. Mi-mai, le groupe s'est mis sur les rangs pour racheter le groupe laitier australien Dairy Farmers (1,18 milliard de dollars australiens pour l'exercice 2007), en partenariat avec l'Australien Murray Goulburn. Selon Le Figaro du 14/05 qui titrait «le renouveau industriel de Parmalat», le groupe ne cacherait pas non plus son ambition de lancer une OPA sur son concurrent italien Granarolo. Fin 2007, Parmalat (14721 salariés) affichait un chiffre d'affaires de 3,863 Mds Eur, en hausse de 6,3% vs 2006, réparti entre ses trois activités principales : le lait (58,8%), les produits laitiers (33%) et les jus de fruits (6,6%). Le groupe mise sur une progression de 3 à 5% de ses activités en 2008 et de 7 à 10% de son EBITDA.