Pack Alim, des emballages « écoconçus »
Le marché du bio et celui de la restauration nomade ne subissent pas la crise. Pack Alim, qui a eu Charal pour premier client de son « écobarquette », fournit des emballages dans l’air du temps.
Pack Alim, modeste PME de 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, voit s’ouvrir devant lui les larges horizons du développement durable. Spécialisée dans l’éco-emballage, la société créée en 2004 par Philippe Dropsy à Saint-Germain-sur-Moine en Maine-et-Loire, a inauguré début janvier de nouveaux bâtiments. La nouvelle usine de 5 700 m2 intègre quatre lignes de fabrication et devrait en accueillir six autres dans les années à venir.
Philippe Dropsy est un inventeur. Réservant toute sa carrière professionnelle aux métiers du carton, il est jeune retraité quand il décide de développer son concept d’écobarquette pour satisfaire Charal, devenu son premier client. Aujourd’hui il en fabrique 22 millions d’unités pour le marché de la restauration nomade soucieuse d’environnement. Les barquettes sont composées d’un plastique thermoformé dans un carton, facilement séparables pour un recyclage sélectif. Le carton apporte la résistance mécanique et devient un outil de communication, ce qui évite notamment le suremballage. Les surfaces sont imprimées en offset avec de l’encre végétale. Toutefois, le plastique ne disparaît pas du concept pour répondre aux exigences d’étanchéité et de protection sanitaire de conservation. La quantité de plastique est ainsi divisée par deux. Après Charal, d’autres entreprises ont été séduites par ces emballages comme Cléa, qui travaille pour la chaîne de magasins spécialisés Biocoop. En cours de certification BRC, Pack Alim vise aussi le marché européen.
Un surcoût de 10 %
Sans les multiples compétences de son créateur, ces emballages n’auraient sans doute jamais vu le jour : « J’ai conçu ces éco-emballages, souligne Philippe Dropsy, en même temps que j’imaginais les machines qui les fabriqueraient. » La machine à réaliser les prototypes est d’ailleurs toujours en service dans les nouveaux locaux de Pack Alim. « Nous aurions du mal à nous en passer, affirme Olivier Rezeau, directeur commercial, puisque nous testons toujours nos nouveaux emballages avec ce prototype. » La jeune société fourmille d’idées. Elle a déjà reçu plusieurs Oscars de l’emballage, dont celui de 2005 avec sa barquette micro-ondable « pour faire croustiller les burgers ! » Grâce à l’introduction d’un Suceptor® au fond de la barquette, une surface isolante réfléchissant les ondes du four, les hamburgers peuvent être réchauffés tout en gardant leur croustillant. D’autres concepts sont en cours. Et une subvention de 26 000 euros vient de lui être octroyée par Oséo pour la conception d’une machine réduisant les coûts d’emballage. Ces produits novateurs ont évidemment un surcoût qui limite aujourd’hui leur développement en très grande masse. « Toutefois, souligne Philippe Dropsy, entre notre produit et une barquette et son suremballage, la différence ne dépasse pas les 10 % si le coût de la mise en œuvre est intégré dans le prix de revient. »
Philippe Dropsy a voulu pousser son écoconcept au-delà du produit lui-même en construisant un bâtiment qui respecte les démarches HQE (haute qualité environnementale).