Pac : l’heure des derniers arbitrages
«Ce sont les derniers mètres qui sont souvent les plus durs quand la course fut longue ». A la veille des choix sur la révision de la Pac, Michel Barnier s'est rendu mercredi au congrès de la Fédération nationale bovine (FNB) à Cherbourg. La concertation arrive à son terme, le ministre de l'Agriculture s'étant entretenu hier matin avec François Fillon à l'hôtel de Matignon, avant de rencontrer le président Sarkozy dans les prochains jours.
Rien n'a été dévoilé devant les éleveurs. « Les décisions ne sont pas encore prises », a assuré le candidat déclaré aux élections européennes. Avant qu'il ne rende son tablier, le gouvernement aura tranché, vraisemblablement le 11 février. Un consensus se dégage sur une réorientation des aides du premier pilier en faveur de productions fragilisées, à savoir les ovins et le lait de montagne. Autre point de convergence, une revalorisation de l'ICHN pour l'élevage de montagne. Le soutien aux systèmes à l'herbe et à la production de protéines végétales fait également partie des objectifs.
Convergence des aides
Pour le reste, Michel Barnier a prévenu : « La réorientation doit être acceptable. Elle ne pourra pas être supportée par le seul secteur des grandes cultures. Et je mesure la signification de votre proposition d'un découplage de 25 % de la PMTVA. » En attendant, il a posé trois questions dans la perspective de 2013. Les références historiques seront-elles justifiables encore demain ? Le lien entre le soutien et la production passe-t-il exclusivement par une aide couplée à la tête ou par une aide à la surface couplée à un seuil de chargement minimal, dont le non-respect se traduirait par une réduction significative de toutes les aides ? Le soutien à notre agriculture ne devrait-il pas converger vers un montant d'aide minimum à l'hectare, avec des soutiens différenciés au-delà ?
Le président de la FNB, Pierre Chevalier, a rejeté une telle idée. « La convergence, c'est l'absence de politique. C'est pour l'Etat se priver de tout pilotage. C'est délégitimer les soutiens et favoriser leur démantèlement », a-t-il dit.