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Ovins : la demande ne s’emballe pas...

Avec un peu plus de disponibilités, une demande qui reste en retrait et un niveau de prix élevé, l’ambiance est plutôt morose sur le marché ovin. Il devrait se réveiller début avril avec les premières mises en avant pour Pâques.

Les opérateurs du marché ovin attendent maintenant avec impatience le début du mois d’avril et la demande active qui précède traditionnellement le week-end Pascal. En attendant, le marché semble gagné par la léthargie.

En boucherie, les ventes sont très lentes. Cela se traduit par une grande morosité chez les découpeurs et les grossistes, et un effritement régulier des cours sur le Min de Rungis depuis le début de la semaine dernière.

Il faut dire que l’offre s’est développée, notamment grâce aux apports d’agneaux Lacaune qui sont rentrés en pleine saison de production, mais aussi grâce à l’arrivée des premiers agneaux espagnols. Malgré tout, la majeure partie de l’offre consiste encore en des agneaux gris de fin de saison, assez lourds et d’une qualité plutôt moyenne. Ils sont proposés à des tarifs assez élevés, ce qui encourage peu la demande.

Cependant, on remarque que si les prix sur le Min de Rungis sont inférieurs à ceux de l’an passé (5,65 euros/kg en moyenne pour la semaine 12 pour l’agneau français couvert R, contre 5,86 l’année dernière), la moyenne nationale sur les marchés en vif est quant à elle supérieure à celle de 2003 (5,21 euros/kg, contre 4,98 euros/kg).

Cette évolution des cours est révélatrice de l’évolution du marché : une restriction de l’offre et une baisse de la demande qui tend à se pérenniser. Selon les derniers chiffres Sécodip, sur les 52 semaines précédant le 22 février, les achats des ménages en viande ovine ont baissé de 6,1 %, pour un prix de détail moyen en hausse de 3,7 %.

Les ventes se heurtent au manque de disponibilités

Selon le dernier conseil spécialisé de l’Ofival, la demande en viande ovine se heurte toujours à un manque de disponibilités provoqué par la chute de la production britannique en 2001. De plus, les évolutions dans le reste de l’UE sont loin de venir compenser le manque…

La production française pour 2003 s’est établie à 114 300 tec, en hausse minime (+0,7 %) par rapport à 2002. Dans le même temps, les abattages d’agneaux ont reculé de 0,5 % au Royaume-Uni (13,2 millions de tec) et de 6,3 % en Irlande (60 000 tec). En Italie, le programme de destruction suite à la maladie de la « langue bleue » a provoqué une baisse de production de 2,6 %, et en Grèce la sécheresse a entraîné une perte de production de 6 000 tec. Seule l’Espagne est en légère hausse (+0,8 %), après une augmentation des abattages de brebis suite à la sécheresse.

La France n’a pas compensé le manque de volume par des importations, puisque celles-ci ont sensiblement reculé en 2003. Les importations de viande ont ainsi baissé de 4,4 % (-6 400 tec), et celles d’animaux vivants de 14 % (-68 000 têtes). Hormis le Royaume-Uni, tous les fournisseurs intra ou extra-communautaire ont réduit leurs envois vers la France…

Les possibilités d’évolution sont limitées…

Aujourd’hui, la seule évolution significative du marché européen pourrait provenir de l’entrée prochaine des 10 nouveaux adhérents de l’UE. Pour l’instant, la production de ces pays représente seulement 3,3 % de celle de l’UE à 15. Mais ils fournissent une quantité non négligeable d’animaux vivants (800 000 têtes), principalement à l’Italie et à la Grèce.

Cependant, les contraintes d’adaptation aux règles de transport d’animaux pourraient contribuer à réduire ce volume…

Rédaction Réussir

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