Onic : des signes favorables à concrétiser
L’accélération des sorties de blé s’est produite à partir des stocks d’intervention. Elle n’a donc pas permis aux cours de se redresser.
Les modifications apportées par le Conseil central de l’Onic à ses bilans prévisionnels (voir principaux chiffres dans notre édition d’hier et le détail dans notre analyse du marché céréalier, demain) ne modifient pas sensiblement les fondamentaux du marché céréalier français, mais en indiquent une perspective plus positive en particulier pour le blé.
L’augmentation de 100 000 tonnes de l’objectif d’exportations de blé vers les pays tiers constitue certes un bon signe, mais l’Onic souligne que l’accélération des sorties de blé s’est produite à partir des stocks d’intervention et n’a donc pas permis aux cours de se redresser. Maintenant que les stocks publics français de début de campagne sont dégagés à 80 %, la reprise d’une politique de soutien à l’exportation (restitutions) de la part de Bruxelles serait bien venue. D’autant que le marché du blé pour l’exportation est porteur (baisse de la production et des stocks mondiaux, reprise des échanges internationaux, retour aux achats de l’Inde et de l’Iran, moindre concurrence russe et ukrainienne…).
Quant aux ventes sur l’Union européenne, revues également en hausse, l’office ne se cache pas que cette tendance est en partie conjoncturelle, largement due aux difficultés logistiques rencontrées par nos partenaires du Nord communautaire pour s’approvisionner en Europe Centrale.
Compte tenu des bas prix du marché français, l’Onic s’interroge sur le modeste niveau les offres françaises à l’intervention (300 000 tonnes de blé et 148 000 tonnes d’orge) par rapport aux offres communautaires (8,6 millions de tonnes). On peut y voir l’espoir chez les collecteurs d’un redémarrage des affaires, avec le risque d’un brutal redémarrage des offres si cet espoir venait à être déçu.
Traçabilité : +1 M E pour les meuniers et les FAB
Considérant que la traçabilité constitue un enjeu pour la filière céréalière, l’Onic avait décidé dès 2001 de soutenir les investissements réalisés dans ce sens par la profession. Depuis, l’Onic a consacré 9 millions d’euros en faveur des agriculteurs, collecteurs et silos portuaires engagés dans cette démarche y ajoutant 1 million d’euros, en 2005 pour les meuniers et les fabricants d’aliments du bétail. Une même somme leur sera attribuée cette année
Parmi les autres dossiers présentés au Conseil central, figuraient les observations du groupe de travail chargé d’examiner les conséquences possibles de la politique de biocarburant sur les cultures de céréales et d’oléagineux. Au vu des programmes de production d’éthanol et de diester annoncés, les productions de céréales et d’oléagineux à des fins énergétiques seraient applicables sans porter préjudice au débouché alimentaire.