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OMC : quelles perspectives en cas d’accord ?

Bien que minime au regard des échanges mondiaux, avec un poids d’environ 10 %, le dossier agricole fait figure de pierre d’achoppement à Hong Kong, et bloque toutes les décisions.

A la différence des autres groupes de pays, l’Union Européenne n’est pas venue les mains vides dans l’ex-colonie britannique. Les propositions du commissaire européen Peter Mandelson remplissent même un peu trop le panier, à en croire les officiels français ainsi que les organisations professionnelles agricoles. Depuis le 28 octobre, au terme d’un débat sur le franchissement supposé ou non de la fameuse ligne jaune du mandat de négociation, le commissaire a révélé ses positions : une réduction moyenne des barrières douanières de 46 % à l’entrée de l’UE (plus forte pour les taux élevés puis degressive), ainsi qu’une réduction de 70 % des subventions agricoles ayant des effets de distorsion des échanges (subventions à l’exportation par exemple), le tout restant suspendu à des avancées de la part des concurrents commerciaux.

Cette libéralisation en suspens fait frémir l’AGBP et l’AGPM (respectivement association générale des producteurs de blé et de maïs), pour qui l’offre de l’UE ne résiste pas à l’analyse. « L’offre du 28 octobre tend à abaisser les droits de douane de 50 % sur le maïs, qui seraient alors de 47 euros, contre 94 aujourd’hui», notent les producteurs. La compétitivité accrue des céréales étrangères pourrait alors diriger massivement la production européenne (des millions de tonnes) vers le système d’intervention, de quoi le faire imploser.

Les céréales en première ligne

Pour cette raison, le niveau de protection aux frontières devrait être fixé, pour l’AGPB, à un minimum de 65 euros/t. L’impact est loin d’être négligeable, puisque les céréales sont les premiers produits bruts agricoles échangés dans le monde, devant la viande. Déficitaire dans ce domaine, l’Union européenne a tout à craindre d’une baisse des barrières douanières.

Mardi, la Commission a indiqué que ses propositions auraient pour impact de porter les importations de 500 000 à 1 300 000 millions de tonnes de viande bovine. Selon la Fédération nationale bovine, un tel scénario entraînerait la disparition de 20 % de la production spécialisée, avec des cours mondiaux inférieurs de 60 % au niveau de rémunération des éleveurs français. Compte tenu des baisses proposées, le porc entrerait en Europe à 1,088 euros/kg contre 1,32 euros/kg actuellement.

Pour le lait et le sucre, qui ont déjà entamé leur mue (la nouvelle organisation commune du marché du sucre a été entérinée récemment et la réduction des prix d’intervention du beurre et du lait écrémé est effective), l’avant-goût du prix mondial est amer, avec de fortes chutes de rémunération. Le spectre d’une élimination totale de toutes les subventions à l’export à une date donnée a même été brandi par l’Union européenne, à la condition (peu probable) que l’ensemble des autres pays suive cet exemple.

Pour le moment, l’orientation prise lors des accords de Luxembourg en 2003 (augmentation des aides au découplage et diminution de celles liées à la production) semble être un pis-aller, tant le débat à l’OMC est bloqué. Une situation qui ne devrait pas déplaire au monde agricole français, pour qui l’application stricte de la politique agricole commune serait beaucoup moins dévastatrice que l’application des mesures proposées par M. Mandelson.

Rédaction Réussir

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