OMC : l’Italie défend son Grana Padano
François Fillon a brandi lundi la question des indications géographiques (lire LM d’hier) pour s’opposer au projet sur la table des négociations à l’OMC. Une position que partagent nos voisins italiens qui possèdent la plus importante AOP d’Europe. Le Grana Padano avec 158 000 t produites en 2007 pèse 1,865 milliard d’euros de chiffre d’affaires à la distribution. Ce géant représente 21,6 % de la production de lait en Italie et 51 700 emplois. C’est en 1951 que le « Grana », nom qu’il portait à l’époque, se scinde en deux entités distinctes : le Grana Padano et le Parmigiano Reggiano. A Verone, le 18 juillet dernier, le consortium a rassemblé ses adhérents en Assemblée générale avec la présence du ministre de l’Agriculture, Luca Zaia. Devant plus de 400 membres du consortium, Nicola Cesare Baldrighi, son président et Attilio Zanetti, vice-président de l’Association de l’industrie fromagère européenne ont fait part de leurs préoccupations sur les négociations OMC qui se poursuivent actuellement à Genève.
« La protection internationale est fondamentale »
Concernant le registre international de protection des IG, le ministre a alors été très ferme : « Je souhaite vous rassurer sur notre engagement à l’OMC pour la protection des DOP italiennes à travers le monde. J’ai déjà annoncé à mes homologues que je refuserai de brader l’agriculture. Je défendrai à outrance les DOP auprès de cette institution. »
Le président du Consortium a pour sa part tenu à préciser que les 20 M Eur investis dans la communication sont une goutte d’eau par rapport aux 45 % de l’économie fromagère exportée par les seuls Grana Padano et Parmigiano Reggiano. « Je suis convaincu que la protection internationale est fondamentale, mais il est aussi important d’éduquer le consommateur à apprécier la qualité outre Italie. » La France est en total accord avec cette position. En octobre 2007 à Aurillac, la Cnaol a signé une motion avec l’association des AOP fromagères italiennes, également présidée par Nicola Cesare Baldrihi, sur la mise en place d’un mécanisme de régulation de la croissance du marché pour les AOC/AOP.