OMC : l’Europe défend ses positions à Brisbane
Le débat sur l’OMC et le cycle actuel des négociations s’est déplacé à l’autre bout du monde pour quelques jours. Lars Hoelgard, de la Direction Générale de l’Agriculture de l’UE a expliqué et défendu les propositions de l’Union européenne dans l’actuelle négociation de l’OMC. Tout d’abord, parmi les pays les plus impliqués dans la négociation agricole, l’UE est importateur net de produits agricoles alors que tous les autres – États-Unis, Canada, Brésil, Argentine, Australie, Nouvelle Zélande - ont une balance positive pour les produits agricoles : le marché de l’UE est beaucoup plus ouvert et accessible que ce que l’on prétend. L’offre communautaire faite fin 2005 (suppression totale des restitutions en 2013, diminution de 70% des soutiens globaux et réduction de 47% des protections à l’entrée) aura un impact fort sur le marché communautaire : baisse des prix des viandes, baisse des volumes produits et hausse des importations ; le tout devant conduire à une hausse des prix mondiaux profitable à tous les pays exportateurs. C’est donc une offre significative et «généreuse» de l’UE qui aurait dûe être suivie par les autres pays ! A cela s’ajoute le fait que l’UE applique les règles internationales prévues par l’OIE notamment en cas d’épizootie et de crise sanitaire. L’UE n’a pas fermé ses frontières au Brésil lors de la récente épizootie de fièvre aphteuse et a appliqué les règles de régionalisation, ce qui n’a pas été le cas d’autres pays tels les Etats-Unis ou la Russie. C’est aussi un élément à prendre en compte lors des négociations sur l’accès au marché. A noter aussi que les contingents d’importation concédés par l’UE attisent la convoitise des pays exportateurs : l’Australie trouve que la Nouvelle Zélande est trop privilégiée dans part du contingent viande ovine qui lui est attribuée et revendique un meilleur traitement. La solidarité a toujours ses limites.