OGM : l’Europe freine, l’Afrique du Sud accélère
Le 18 avril prochain, l’Union européenne se dotera d’un nouveau règlement portant de 0 à 0,5 % le seuil de tolérance pour la présence accidentelle d’OGM dont la commercialisation n’a pas été autorisée ; et de 1 % à 0,9 % le seuil d’étiquetage obligatoire. Ce règlement obligera en outre les entreprises souhaitant commercialiser les produits alimentaires contenant des matières premières génétiquement modifiées à fournir au laboratoire de référence de la Commission européenne toutes les données relatives à l’élaboration de celle-ci ainsi qu’un protocole de traçabilité. Cette dernière exigence s’explique en prenant l’exemple de la lécithine de soja. Cette substance ne renferme aucune trace de matériel génétique. Elle est pourtant désignée comme génétiquement modifiée, au sens du droit européen, à partir du moment où l’est la culture de soja dont elle est issue.
Le protocole de référence défini par Bruxelles permet de détecter la présence des 80 OGM connus actuellement et de déterminer la recevabilité ou non du produit dans un laps de temps de 6 mois. Selon Guy Van den Eede, directeur de l’unité OGM au sein du laboratoire de référence de l’Union européenne à Ispra (Italie), une vingtaine de produits contenant des OGM devraient solliciter une autorisation en avril prochain.
Pas d’étiquetage réglementaire
A l’opposé du système de contrôle européen, l’Afrique du Sud vient de décider de n’imposer aucun pourcentage. La loi sud-africaine sur l’étiquetage des OGM dans l’alimentation vient d’être publiée ces derniers jours par le gouvernement. Contrairement au modèle européen, le texte publié n’encourage pas non plus l’étiquetage volontaire.
Concrètement, la présence d’OGM ne doit être mentionnée que si « la composition, la valeur nutritionnelle, le mode d’entreposage ou de préparation culinaire» s’en trouvent transformés ou si les aliments contiennent « des acides nucléiques il s’agit de gènes. Ceux-ci se logent dans le noyau des cellules, d’où le terme nucléique. ou des protéines dérivés de l’homme ou de l’animal » ou encore des allergènes tels que le lait et le poisson.
L’association professionnelle Africa Bio juge de son côté que la nouvelle régulation constitue un « pas positif », mais elle émet des réserves quant au mode de surveillance qui sera mis en place. A noter que l’Afrique du Sud compte parmi les six premiers producteurs mondiaux de cultures transgéniques. 20 à 30 % du soja qu’elle produit et 10 à 15 % de son maïs sont génétiquement modifiés, de même que plus de 70 % de son coton.