OGM : les semenciers reprennent confiance
La première journée nationale d’opposition aux OGM, intervenue ce 18 juin, devrait se renouveler, tant l’actualité laisse penser que le combat n’est pas gagné pour les opposants aux organismes génétiquement modifiés. Les conclusions de la mission d’information parlementaire, rendues publiques il y a quelques semaines, ont en effet satisfait les industries des semences et de la protection des plantes.
La proposition d’un seuil universel de 0,9 % de présence fortuite d’OGM dans les produits alimentaires pourrait donner le coup d’envoi du transgénique en France -à ce jour, les essais scientifiques et les expérimentations représentent à peine 70 ha-. « Nous sommes d’accord sur ce seuil de 0,9 % proposé par la mission d’information parlementaire, qui est universel et ne touche pas uniquement les produits transformés, car il est pragmatique», se félicitait jeudi le directeur du Groupement national interprofessionnel des semences et plants Philippe Gracien. « Nous faisons confiance au monde agricole, car avec ce seuil et la mise en place de bonnes pratiques il va être possible de faire coexister les cultures OGM et non-OGM». Un point écorne cependant la confiance des semenciers, puisque la mission parlementaire propose de mettre en place un régime de présomption de faute en cas de pollution d’une parcelle voisine. Une mesure bien vue du grand public, mais juridiquement «inadaptée»pour le GNIS, l’UIPP et autre Confédération française des semences. L’environnement réglementaire est de toute façon amené à évoluer, avec la transcription prévue de deux directives européennes en droit national, dont la directive 2001/18 qui éclaircit la consultation du public et améliore la surveillance post-commercialisation. En position de force si les mesures relatives au seuil sont adoptées par la voie législative (un produit bio pourrait alors continuer à être présenté comme tel malgré la présence d’OGM sous les 0,9 %), la filière semences et plantes va déjà au-delà de ce premier succès. Elle se met même à rêver à une augmentation future du seuil. « Pour nous, cette limite de 0,9% devra être révisée un jour. Une fois que l’acceptabilité aura grandi», affirme déjà confiant Philippe Gracien.