Nutrition spécialisée : l’Europe adopte de nouvelles règles
Les règles sur l’étiquetage et le contenu des laits pour bébés et des aliments destinés à des fins médicales spéciales seront mieux définies afin que le consommateur puisse faire « plus facilement la distinction entre les aliments de consommation courante et ceux destinés à des groupes spécifiques ». Cette législation a été adoptée le 11 juin dernier par le Parlement européen et fait l’objet d’un accord avec le Conseil européen. Elle couvre également certains régimes faibles en calories. Cette réforme législative doit bénéficier aux nourrissons et enfants en bas âge, aux malades ou personnes âgées dénutries, aux sportifs, aux personnes suivant des régimes et aux intolérants au gluten.
« C’est une excellente nouvelle », a déclaré Bert Demeyere, président du Syndicat français de la nutrition spécialisée dans un communiqué, « cette décision conforte le cadre juridique nécessaire au développement d’aliments spécialement formulés pour être adaptés aux besoins spécifiques de ces personnes sensibles ».
Des points d’application à surveiller
Si les professionnels saluent ce vote, ils restent néanmoins vigilants sur sa mise en œuvre et son application qui pourraient s’avérer délicates. Le syndicat de la nutrition spécialisée attire notamment l’attention sur certains produits qui feront l’objet d’une transposition des directives actuelles en actes délégués. Ce sera le cas des préparations pour nourrissons, des céréales et aliments pour bébés, des aliments destinés à des fins médicales spéciales, et des substituts de la ration journalière destinés aux régimes de la perte de poids. D’autres catégories seront soumises à une procédure de rapport de la Commission après l’avis de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments). Ce rapport devra déterminer quel cadre réglementaire appliquer au lait de croissance et aux aliments pour sportifs.
Évaluation scientifique sur l’intérêt des laits de croissance
« Le texte prévoit une évaluation scientifique de l’Efsa sur l’intérêt des laits de croissance (pour les enfants de 1 à 3 ans), qui nous l’espérons fortement, aboutira à un nouveau texte réglementaire pour ces produits aujourd’hui réglementés au seul niveau national », détaille Didier Lamblin, président du secteur des aliments de l’enfance au sein du Syndicat français de la nutrition spécialisée. Les laits infantiles ne pourront plus arborer sur leur emballage et dans des publicités « des images de nourrissons ou d’autres images ou du texte susceptibles d’idéaliser l’utilisation de ces préparations » et ce afin de ne pas décourager l’allaitement maternel.
Concernant les aliments destinés aux intolérants au gluten, la réglementation spécifique de 2009 ne sera pas maintenue mais sera transférée au sein de cette législation alimentaire générale.