Nutrition-santé : des entreprises plus nombreuses à s’engager
Un an après la signature de la « charte d’engagements volontaires de progrès nutritionnel » entre les professionnels du secteur alimentaire et le gouvernement, Michel Barnier, a souhaité faire le point mardi sur ce partenariat à l’occasion du Salon International de l’Agriculture. « Le bilan de cette politique est extrêmement important pour la santé publique, pour l’équilibre des consommateurs, et pour celui des producteurs, qui ont besoin de la confiance des Français » a affirmé le ministre, qui a souligné l’importance sa volonté de poursuivre « l’évaluation » et de « diffuser cette expérience », notamment dans la restauration collective. Et pour cause. Au cours de ces douze derniers mois, neuf chartes ont été signées entre l’État et les divers acteurs du secteur, la dernière en date, début février, par le groupe Scamarck, filiale du groupe Leclerc qui fabrique les produits Marque Repère.
Comme tous les autres signataires de la charte, Scamarck a dû s'engager sur un grand nombre de produits « et pas seulement sur une fabrication qui ne représente que quelques pourcents de son chiffre d'affaires ». Le groupe compte par exemple réduire de 10% la teneur en sucre ajouté des céréales, de 20% la teneur en sel des plats complets, de 15% la teneur en gras des snacks apéritifs, sur 4 000 de ses produits, un produit sur trois vendu chez Leclerc étant un Marque Repère, selon le groupe.
Parmi les signataires, on retrouve de grands groupes à l’image de Danone, qui s’est engagé sur ses produits Taillefine, Unilever, qui travaille sur les acides gras et saturés ses margarines Planta Fin, Fruit d'Or et Fruit d'Or Pro-Activ, ou encore Casino, premier distributeur français à avoir signé la charte, avec 312 produits améliorés sur le plan nutritionnel. Orangina-Schweppes, Paul, ou encore Marie, les signataires sont très divers.
« L'important, c'est que ça touche beaucoup de monde. Il faut que le progrès nutritionnel soit partagé par le plus grand nombre », souligne Noël Renaudin, qui préside le comité d'expert chargé de vérifier les engagements et d'élaborer les chartes. Nutrition, technologie, marketing, économie des filières, et même marketing, les experts sont nombreux à examiner chaque démarche avant de la valider, même si au final, un projet « durable » aura de fortes chances de rentrer dans le PNNS 2 (le programme national nutrition santé 2006-2010).
Trouver les bons produits
« Toutes les compotes de fruits passent progressivement d'allégées en sucres à sans sucre ajouté », explique Michel Laroche, de la Section fruits de la Fédération des aliments en conserve, un des signataires qui regroupe des marques de fruits et compotes en conserve et est l'un des signataires. Sucres, fibres, matières grasses, tout y passe. A défaut d’être de grands groupes, ou de grandes marques, beaucoup d’entreprises se regroupent pour faire partie de ce programme.
C’est le cas de l’association Bleu-Blanc-coeur, une filière agricole fédérant des éleveurs, des producteurs de lait mais aussi des industries agroalimentaires, qui ont en commun de proposer des produits naturellement enrichis en Omega 3. Les oeufs Matines font partie des adhérents, puisque leurs poules ont droit à leur ration de lin, ou encore le fromage blanc Jockey (Danone) fabriqué en Normandie à partir du lait des vaches qui mangent en hiver « entre 800 g et un kg de lin en plus de leur ration de maïs et de soja pour retrouver les Oméga 3 qu'elles ingèrent naturellement quand elles broutent de l'herbe », assure Jean-Pierre Pasquet, coprésident de Bleu-Blanc-Cœur.
L'objectif de ces initiatives : modifier, à terme, le goût des consommateurs, et les habituer à manger moins salé, moins sucré, moins gras. Tel est le sens de ces engagements variés, reconnus mardi par le ministère de l’Agriculture et de la pêche, qui encourage vivement les entreprises et les filières à signer la charte d’engagements volontaires de progrès nutritionnel, pour le bien-être des consommateurs, des producteurs, et de tous les acteurs de l’agroalimentaire.