« Nutrition : ce qui compte c'est l'éducation »

Guy-André Pelouze, Chirurgien cardiovasculaire à Perpignan.
Les Marchés Hebdo : Que pensez-vous du logo nutritionnel proposé par Marisol Touraine ?
Guy-André Pelouze : On ne sait pas grand-chose sur ce logo, mais on peut se prononcer sur l'étiquetage colorimétrique proposé par plusieurs associations. L'étiquetage actuel est insuffisant, c'est un fait. Les mêmes nutriments peuvent avoir des noms différents. C'est la plus grande confusion. Il est difficile d'en faire grief aux industries agroalimentaires qui appliquent la réglementation. À l'État de faire son travail. Il faut expliquer combien il y a de sucre dans un morceau de pain par exemple. Le règlement Inco permettra de mieux informer les consommateurs. Mais penser que l'on peut changer les comportements avec cinq couleurs, c'est prendre les consommateurs pour des chiens de Pavlov. Ils méritent beaucoup mieux que ça !
LMH : Comment réduire l'obésité chez les populations modestes, les plus touchées ?
G.-A. P. : Le risque d'être atteint d'obésité est 30 % supérieur pour des revenus inférieurs au Smic et 40 % supérieur pour un niveau d'éducation inférieur au bac, selon l'Inserm. Ce qui compte c'est d'améliorer l'éducation tout au long de la vie. À l'école, mais pas seulement. L'entreprise doit être le lieu d'éducation sur la santé. Et il faudrait orienter le système de soin vers la nutrition préventive.