Nutrition animale : la traque des substances indésirables
        
      
      
      «Au-delà des clivages partisans, entre les petits ou les gros, les privés ou les coopératives, notre syndicat veut travailler sur les dossiers techniques » souligne Raymond Perrin, le président de l’Afca-Cial, association de la nutrition animale dont les 110 adhérents produisent et commercialisent aliments minéraux, prémélanges d’additifs ou spécialités. La structure a profité de son AG 2007, jeudi 31 mai, pour présenter la nouvelle version de son guide de bonnes pratiques pour la fabrication des aliments minéraux qui intègre toutes les remarques collectées depuis la première version de 2004 mais également le paquet hygiène dont un cas d’école pour l’application de l’HACCP dans les entreprises.
L’association, dont les adhérents sont très actifs en groupes de travail, est également en cours de finalisation du guide des bonnes pratiques pour les prémélanges d’additifs intégrant les dispositions du guide européen rédigé par la Fefac. L’association est par ailleurs présente sur les sujets émergents comme les extraits de plantes et les huiles essentiels pour lesquels elle propose un guide.
Suivant techniquement les sujets qui fâchent comme la surveillance des substances indésirables, le syndicat a constitué depuis 2001 un observatoire des substances indésirables pour la mutualisation des résultats d’analyses en métaux lourds et dioxines PCB sur différents lots de matières premières ou d’additifs, ces analyses étant particulièrement coûteuses comme l’ont montré les contaminations en cadmium de sulfate de cuivre en provenance de Chine. Les adhérents ont travaillé ensemble et avec l’administration dans l’identification des lots d’animaux contaminés afin que les abats de ces derniers soient bien retirés de la consommation humaine lors de leur arrivée à l’abattoir.
Tout ce travail de surveillance mutualisée a permis à l’Afca Cial de proposer des teneurs maximales en dioxine PDB sur des produits sans seuils réglementaires aujourd’hui. « Grâce à notre intervention constante, un pas important a été franchi à l’automne 2006 avec une recommandation du laboratoire communautaire de référence sur la méthode d’extraction utilisée pour le dosage dans les produits minéraux » souligne François Guibert, secrétaire général.
Les aliments minéraux en croissance
L’AG lui a également permis de rappeler que l’année 2006 n’a pas été la meilleure en termes de volumes. Ainsi, les adhérents pèsent toujours 70 % des prémélanges d’additifs produits en France, mais ils ont fabriqué 109 000 t (équivalent à 14,2 Mt d’aliments complets recomposés) contre 115 860 l’année précédente (équivalent à 15,27 Mt). La baisse sensible (6,5 %) est à rapprocher de la crise de l’influenza aviaire mais également à un effritement dans le domaine porcin. Pour les aliments minéraux eux-mêmes (hors blocs minéraux), dont les adhérents Afca-Cial assurent 90 % des volumes nationaux, la production est par contre en croissance (276 000 t contre 274 000 en 2005). Les bovins dominent largement ce marché avec 80 % des volumes, mais les porcs arrivent en seconde position (15,4 %) car ces minéraux sont incorporés par les éleveurs fabriquant leurs propres aliments à la ferme. L’activité de production d’aliments minéraux confirme en 2006 le rétablissement amorcé en 2005 après une année 2004 particulièrement mauvaise. La production annuelle globale traduit néanmoins un plafonnement des volumes depuis 10 ans, les fluctuations entre exercices étant plus conjoncturelles que structurelles.
Quant aux autres présentations des minéraux (blocs et seaux), avec 66 980 t, l’année 2006 est marquée par une baisse de 6 % sur 2005, une année qui apparaît donc simplement comme un intermède dans l’effritement continu de la production depuis 2001.
Pour le futur, l’association insiste sur le risque de disparition de certains additifs ‘orphelins’, car les nouvelles dispositions réglementaires imposent la soumission de dossiers coûteux or des produits comme le sulfate de zinc, totalement banalisés, ne trouvent aucun fournisseur pour le construire. « Ces additifs « orphelins », au rang desquels les oligo-éléments notamment, s’ils n’étaient plus autorisés en alimentation animale, pourraient faire cruellement défaut pour la fabrication à l’avenir d’aliments pour animaux équilibrés, sains et sûrs » insiste François Guibert.
 
        
     
 
 
 
 
 
