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Nutrition animale : la production européenne stable en 2006

Avec 141,7 Mt, l’industrie de l’alimentation animale européenne n’enregistre que 0,2% de baisse, mais avec des évolutions très contrastées selon les productions et selon les pays.

Les industriels de l’alimentation animale européens ont eu chaud en 2006. Ils craignaient le pire en raison de la crise de l’influenza aviaire qui a frappé leur maillon, en amont de la production, à partir de janvier 2006. Au final, ils enregistrent une baisse très faible de 0,2 %, à 141,7 millions de tonnes. Les dix nouveaux États membres totalisent une production d’environ 16 millions de tonnes. Il faudrait ajouter les 1,5 millions de tonnes produits par le Luxembourg, Malte et la Grèce qui, ne disposant pas d’associations d’industriels, n’adhèrent pas à la Fefac.

A l’occasion de son congrès de Porto, du 13 au 15 juin dernier, l’association a détaillé les volumes contrastés entre les productions et les pays. La France reste en tête des volumes européens avec 21,6 Mt, suivie de l’Allemagne (20Mt) qui reprend la seconde place à l’Espagne (19,7 Mt). De surcroît, tout en produisant tous les types d’aliments, chacun de ces trois pays domine particulièrement une production : la volaille en France, les bovins en Allemagne et les porcs en Espagne.

Les aliments pour la volaille ont été fortement touchés durant le premier semestre, cependant les répercussions sur l’ensemble de l’année se sont tempérées à -4 % (43,9 Mt). Les pays méditerranéens sont plus fortement touchés : la France à -6 %, l’Italie à -8 % et l’Espagne à -9 %. En revanche, la Pologne connaît une hausse de sa production d’aliments pour volailles pour la seconde année consécutive (+7%).

Les aliments pour les bovins, très liés aux conditions climatiques qui permettent ou non aux éleveurs de disposer de stocks de fourrages suffisants, connaissent également des évolutions très contrastées selon les pays. En hausse globale de 1 % (38,2Mt), ils enregistrent ainsi une augmentation oscillant entre 2 % aux Pays-Bas, 17 % en Irlande voire 20 % en Pologne, mais des baisses fortes dans la Péninsule Ibérique épargnée l’an dernier par la sécheresse qui y sévissaient les 3 années précédentes (-13 % en Espagne, -17 % au Portugal).

Les aliments pour les porcs, qui restent la première production européenne (48,1 Mt), progressent fortement, de 7 %, principalement sous l’effet de la Pologne et des Pays-Bas (qui se reprennent après des années de baisse). Les cheptels, laminés depuis la fin des années 90, se rétablissent dans les nouveaux états membres. En revanche, l’Espagne perd 0,3 % (mais sur un gros volume) en raison principalement de carcasses moins lourdes.

Pedro Corrêa de Barros, nouveau président

Le congrès de Porto a été l’occasion d’un changement de président : Pr Martin Tielen (Pays-Bas) est ainsi remplacé par Pedro Corrêa de Barros, président de IACA (Portugal). Le Praesidium a également été pour partie renouvelé avec l’élection notamment d’Adolphe Thomas (Snia). A la veille du début de la présidence portugaise de l’Union, le ministre portugais de l’agriculture, Jaime Silva, en a profité pour préciser sa position quant aux 6 mois à venir : outre le bilan de santé de la Pac programmé ce semestre, il compte bien finaliser la réforme de l’OCM vin sur le modèle des fruits et légumes. Quant à la production d’aliments pour animaux qu’il désire forte et compétitive, il l’envisage comme partie prenante des filières de production animale et pense nécessaire une simplification de la réglementation qui la concerne : l’étiquetage des ingrédients par pourcentage ne lui paraît ainsi pas forcément obligatoire. Par contre, l’arrivée prochaine de blés OGM pause avec plus d’acuité selon lui la nécessité de revoir les positions européennes. « La politique de l’Union européenne concernant les OGM ne doit pas être basée sur la peur mais sur la science. Nous avons prouvé au Portugal qu’il est possible de produire des OGM tout en gardant des zones exemptes. La commission a aussi un rôle important à jouer pour rééquilibrer les facteurs de compétitivité de l’agriculture européenne, or l’UE est en retard, tant dans la production primaire que pour l’utilisation de ces matières premières ».

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