« Notre crainte est de voir la filière allaitante se fragiliser »
François Roze, directeur de la Chambre régionale d'Agriculture de Bourgogne.
Les Marchés Hebdo : Les niveaux de revenus agricoles en Bourgogne et les règlements de la nouvelle Pac auront-ils un impact sur l'agriculture régionale ?
François Roze : Les exploitations de grande culture seront les plus touchées. Elles sont de tailles moyennes à importantes au regard de leurs capacités naturelles, assez hétérogènes et limitées. Les exploitants verront des marges de progrès dans leur agrandissement. L'élevage allaitant, producteur de bovins maigres, sera impacté aussi. Nous avons les plus grands troupeaux de l'Hexagone et le soutien à la vache allaitante est plafonné. Notre crainte est de voir cette production diminuer et la filière se fragiliser. Notre politique régionale en faveur de l'engraissement se heurte à la saturation des capacités de main d'œuvre et aux faibles espérances de gain de revenus dans des territoires par ailleurs peu attractifs pour des couples.
LMH : Les régions manquent-elles de moyens pour mener des politiques de développement ?
François Roze : Les instances de pilotage du Feader (fonds du développement rural, ndlr) sont régionales, mais le cadrage national demeure important. Il n'est pas dédié aux politiques régionales ambitieuses. On reste dans l'accompagnement de l'existant, comme le soutien à la modernisation, plutôt que dans les politiques de développement.