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« Non au diktat de la grande distribution ! »

«Le gouvernement ne doit pas donner les pleins pouvoirs à la distribution pour des raisons court-termistes. On se battra, à l’Élysée, à Matignon et auprès des parlementaires. Toutes les options sont ouvertes, c’est gravissime sur le fond », a déclaré Olivier Desforges, jeudi dernier à la presse. Le président de l’Institut de liaisons et d’études des industries de consommation (qui rassemble 84 groupes qui commercialisent des produits de grande marque) ne décolère pas à propos du projet de loi sur la modernisation de l’économie, transmis le 4 avril au Conseil d’État. Après une concertation et un consensus, établi le 26 mars, autour de contreparties réelles et vérifiables pour les avantages tarifaires, les industriels ont eu la surprise de découvrir la disparition de ces garanties dans le texte. « L’Élysée a arbitré et pris clairement partie pour la grande distribution », déplore Olivier Desforges. Si la négociabilité totale des tarifs est appliquée, « dans quelques années, on assistera à une baisse de rentabilité des industries, des agriculteurs, à une baisse des salaires et des emplois », prévient le président de l’Ilec. « A trop vouloir imiter la législation britannique du « laisser faire », nous risquons d’obtenir un désert industriel à l’anglaise », a-t-il écrit dans une lettre adressée le 8 avril à Nicolas Sarkozy.

Attendre les effets de la loi Chatel

Si le but de la manœuvre est de faire baisser de quelques points le prix de l’alimentaire dans les GMS, l’Ilec estime que les distributeurs ont déjà les moyens de le faire. « Ils ont de la marge de manœuvre. Ils ont déjà sous la main de quoi faire des baisses, mais ils ne se sont pas dépêchés de le faire », affirme son président. Selon lui, les effets de la loi Chatel ne commenceront à se ressentir que d’ici quelques mois. A l’automne, elle pourrait se traduire par des baisses de prix, Système U ayant déjà amorcé le mouvement avec une centaine de produits. D’autant plus que l’effet hausse des matières premières pourrait « être derrière nous », si l’on en croit les prévisions du vice-président d’IRI France, Olivier Géradon de Vera, intervenant jeudi à l’Ilec.

Pour la première fois, coopératives, PME, agriculteurs, industriels, grossistes sont unis contre le projet de loi de modernisation de l’économie qui devrait être au menu du conseil des ministres le 30 avril. Le travail de lobbying s’intensifie. L’Ania lance une pétition pour le rétablissement du texte d’origine, qui sera remise mi-mai aux députés et sénateurs. « J'appelle le président de la République à une prise de conscience sur ce sujet pour éviter une mesure qui entraînerait la fermeture de nombreuses PME et la suppression de milliers d'emplois », a déclaré Jean-René Buisson, qui envisage même des manifestations communes avec la FNSEA. Robert Volut, président de la FICT (fédération française des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes), a envoyé une lettre ouverte aux parlementaires le 10 avril.

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