Nestlé et Danone ne connaissent pas la crise
En plein débat sur la hausse très nette des prix à la consommation en début d'année, notamment des produits laitiers, les résultats de Nestlé et Danone, en nette hausse, entretiennent la polémique. La progression des bénéfices des deux entreprises est pourtant à considérer avec circonspection. L'une et l'autre ne sont pas exclusivement positionnées sur le segment des produits laitiers frais et ce sont leurs produits les plus marketés (et donc les moins exposés aux aléas de la conjoncture) qui obtiennent les meilleures performances et leur permettent de dégager les marges les plus confortables. Ainsi, si le bénéfice net de Nestlé a progressé de 15,8% à 10,65 milliards de francs suisses et si l'Ebit a fait mieux que prévu avec une croissance de 12,9% à 15,02 milliards, la société suisse le doit notamment à un produit comme Nespresso, qui a connu une croissance de 40% (LM du 22/2). Par ailleurs, la croissance organique (7,4% en 2007) n'est pas uniquement liée aux augmentations de prix, qui n'y ont contribué qu'à hauteur de 3%. Si Nestlé progresse, c'est surtout sur les marchés émergents, avec une zone Europe affichant une moindre performance que le reste de la planète.Le même type d'arguments s'applique, dans une certaine mesure, aux résultats très satisfaisants de Danone dont le bénéfice net part du groupe se situe en 2007 à 1,3 Md Eur, en hausse de 9%. La conjoncture actuelle n'inquiète d'ailleurs guère Peter Brabeck, patron de Nestlé. Le numéro un mondial de l'alimentaire compte bien réitérer sa performance cette année, malgré l'augmentation du prix des matières premières. Et à vrai dire, la croissance des résultats de telles sociétés semble de moins en moins en dépendre. Peter Brabeck a profité de sa dernière conférence de presse pour rappeler que sous sa houlette, Nestlé avait amélioré de…213% son bénéfice net depuis 1996.