Aller au contenu principal

Moy Park accélère sa diversification industrielle

Spécialiste dès l’origine des produits à base de poulet, le spécialiste nord-irlandais de la volaille travaille désormais le porc. Des synergies avec les sociétés allemandes du groupe OSI sont probables.

Moy Park aborde la troisième étape de son développement français : celle de la diversification. Les process sont rôdés : les cinq lignes de fabrication et les 11 lignes de conditionnement de l’usine d’Hénin Beaumont (62) permettent désormais de faire face aux évolutions de tous les marchés européens. « En ayant investi 49 millions d’euros durant les sept dernières années, notre réactivité et notre flexibilité nous permettent désormais de répondre à toute évolution du marché européen », explique Philippe Chatelier, directeur général de Moy Park France. 15 millions d’euros ont d’ores et déjà été programmés pour passer la capacité de production d’Hénin-Beaumont de 35 à 40 000 tonnes par an d’ici 2007. L’usine a produit en 2005 22 600 tonnes de produits panés, marinés et rôtis. Depuis 18 mois, elle a mis au point la production en continu de cordons bleus dont elle détient seule le process en Europe.

Installé à Hénin-Beaumont depuis 15 ans dans des locaux rachetés au charcutier salaisonnier Caby, Moy Park est passé sous le contrôle de l’américain OSI group en 1996. L’irlandais a développé depuis le départ un savoir-faire dans les produits élaborés à base de poulets (panés, cuits et rôtis) sur de grandes lignes de production d’abord à Hénin-Beaumont, puis pour de plus petites séries à Marquise (62) où il produit notamment des ingrédients destinés aux industriels comme Daunat (sandwichs) ou Bonduelle (salades traiteurs)

Il adapte désormais ce savoir faire et cette technologie à d’autres viandes comme le porc en s’appuyant sur les essais réalisés à Marquise depuis trois ans et sur la compétence « des usines sœurs d’OSI Group » implantées notamment en Allemagne. Le constat des dirigeants de Moy Park est simple : la consommation de viande de porc tend à se développer en Europe pendant que celle des produits de volaille stagne, voire régresse. Dès septembre prochain, Hénin-Beaumont devrait produire des produits panés à base de viandes de porc. « Notre objectif à court terme est de faire passer nos produits de diversification de 10 à 30 % de notre chiffre d’affaires », explique Philippe Chatelier. Moy Park France réfléchit également à d’autres diversifications, voire à d’autres process utilisés dans des usines du groupe OSI (notamment en Hollande et en Grande-Bretagne) à base de légumes.

Face à un marché européen difficile, les dirigeants s’attendent à une forte restructuration de la filière européenne. « Nous estimons qu’il ne faut pas descendre au dessous d’une capacité de 1,3 millions de têtes par semaine pour assurer la rentabilité d’un abattoir », a expliqué Joe O’Toole, directeur des ventes et du marketing chez Moy Park à l’occasion d’une conférence de presse le 27 juin. C’est le cas de l’abattoir de Dungannon en Irlande. Ce sera également le cas de celui d’Anwick en Grande-Bretagne où il en train d’investir 41 millions d’euros pour passer sa production hebdomadaire de 800 000 à 1,3 millions de poulets par semaine.

Les plus lus

transport terrestre animaux
Transport des porcs : une nouvelle loi qui pourrait coûter 107 millions d’euros à la filière

Une possible évolution de la législation du transport ne garantira pas forcément le bien-être des porcs. C’est ce que relève l…

Charcuterie
« Si on veut du porc français, il faut créer des élevages en France »

Les charcutiers sont frappés de plein fouet par la baisse de production porcine en France. Elle entraîne une hausse des…

« La France importe déjà du Mercosur pour 1,92 milliard d’euros de produits agricoles et agroalimentaires »

Ingénieur de recherche en économie de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (…

Nouveau record des prix du beurre : « Ça ne reflète pas le marché »

La cotation Atla du beurre cube a franchi un nouveau sommet historique sur la semaine 48, alors que la tendance de marché est…

conteneurs au port du havre
Mercosur : Produits laitiers, vins et spiritueux, ces filières ont-elles un intérêt à l’accord ?

Alors que la colère agricole retentit de nouveau, rallumée par l’approche de la conclusion d’un traité avec le Mercosur, la…

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio