Mauvaises résolutions 2018 !
J’arrête de fumer, je me remets au sport, je mange moins gras, je fais plus de rangement… Le changement d’année est toujours l’occasion de prendre de bonnes résolutions… certes, souvent oubliées à peine la dernière part de galette des rois avalée. Mais c’est l’intention qui compte, diront certains. Cette année, la grande distribution donne bien l’impression d’avoir pris directement de mauvaises résolutions et d’avoir l’intention de les tenir… du moins jusqu’à ce que la loi annoncée par Emmanuel Macron tente de rééquilibrer les relations commerciales. 1,99 €/kg la demi-longe de porc à Carrefour et 1,69 €/kg la caissette de près de 2,5 kg de côtes de porc chez E.Leclerc (lire page 17) : les promotions du début d’année sur la viande porcine affichent des prix au ras des pâquerettes. Et ce, juste après les engagements pris lors de la signature de la charte « pour une relance de la création de valeur et pour son équitable répartition au sein des filières agroalimentaires françaises » et le travail de rédaction du plan filière porcine axé sur une montée en gamme. Dans les fruits et légumes, c’est Intermarché qui met en colère la filière pomme de terre avec un prix catalogue à 11 centimes d’euro le kilogramme… Une vraie braderie ! Alors que le gouvernement s’apprête à encadrer les promotions, Casino, un tantinet provocateur, écrit en couverture de son prospectus du 2 au 13 janvier « 2018 s’annonce… très promooooo ! » La grande distribution se défoule-t-elle avant la loi qui l’obligera à s’assagir ou réalise-t-elle un test à grande échelle pour prouver que la « vraie » promotion est indispensable pour stimuler la consommation ? Hum ! Et que penser des négociations commerciales 2018 qui, aux dires de Catherine Chapalain, directrice générale de l’Ania, « se passent très mal » ? Les engagements des grands patrons lors des EGA, ne seraient pas descendus jusque dans les box de négociation. Le changement de paradigme souhaité par Emmanuel Macron ne semble pas encore avoir eu lieu. Espérons que son projet de loi ne devienne pas un vœu pieux.