Martell se distingue
La plus ancienne des grandes maisons de négoce du Cognac a annoncé au début du mois sa décision d’augmenter de 1,5 % ses prix d’achat à la viticulture, devenant ainsi la seule de son secteur à pratiquer cette politique. Lionel Breton, PDG de Martell, avait déjà annoncé il y a quelques mois une autre augmentation, celle des volumes, (+30 %) à l’égal d’ailleurs de ses principaux concurrents, sortis de la crise de surproduction des années 90. Mais Bruno Lemoine, nouveau Maître de Chais (depuis 2003) a provoqué la surprise lors du CA de l’UPVC (coopérative d’approvisionnement de la marque) en confirmant cette hausse de prix, qui n’a rien à voir d’après lui avec le marché. Car le négoce craint actuellement une pénurie des eaux de vie qui pourrait changer la donne de son commerce, amplifiant la concurrence.
Martell aura cependant, quatre ans durant, baissé ses tarifs, et cette embellie laisse septiques quelques uns de ses 800 fournisseurs. La maison affirme ne pas vouloir chercher d’autres approvisionnements, ayant suffisamment de production et de stock pour faire face à ses besoins sur l’année en cours. Elle ne cache pas pour autant ses ambitions, présageant, si sa remontée se poursuit, de faire appel à de nouveaux viticulteurs, tandis qu’elle développe une stratégie de traçabilité soutenue par l’application de la démarche HACCP. En vendant un peu plus d’un million de caisses de cognac par an, elle est classée quatrième de son secteur, après Hennessy, Rémy Martin et Courvoisier. Sur sa courbe ascendante, elle pourrait rapidement changer sa place, au détriment de concurrents pour l’instant un peu moins dynamiques.