Marseille tire un bilan satisfaisant de l’Aïd
La mise en place de deux chaînes de dépeçage automatisées aux abattoirs Saint Louis à Marseille lors des fêtes de l’Aïd El Kébir, est considérée comme une opération réussie autant par les Services vétérinaires que le collectif des chevillards et des bouchers. « Une première petite chaîne avait été testée l’an dernier, explique François Colas, directeur adjoint de la direction des services vétérinaires des Bouches du Rhône. Cette année, deux chaînes ont été installées qui ont permis l’abattage de 1200 animaux en une seule journée dans le respect des rites musulmans. C’est un gain de temps et d’hygiène qui a été apprécié des pratiquants. En effet, le dépeçage est une opération qui exige technicité et savoir faire. L’automatisation de la chaîne facilite les manipulations et permet de livrer une carcasse dépouillée, éviscérée dans les meilleures conditions. Au total, nous estimons que 1 000 animaux supplémentaires ont pu être abattus grâce au gain de temps réalisé avec les chaînes et des conditions de travail optimalisées. »
Quatre autres sites agréés cette année
Même satisfaction pour Salah Ben Messaoud, président du comité des chevillards de Marseille : « l ’opération a été très positive, ce qui nous encourage à continuer voire à envisager la mise en place d’une troisième chaîne automatisée l’an prochain. » Le comité des chevillards a financé les installations de ce système, le premier utilisé en France, pour un montant de 137 000 euros. Une partie des équipements a été conservée aux abattoirs St Louis qui ne fonctionnent que trois ou quatre jours par an à l’occasion de l’Aïd. Quatre autres sites temporaires ont été agréés cette année : à Eyguières et St Martin de Crau, dans un partenariat entre les éleveurs de mérinos de la Crau et l’entreprise Slimani (600 abattages), chez un éleveur indépendant à Istres (600) et chez un chevillard des Pennes Mirabeau (1 200), chiffres qui s’ajoutent aux 3 450 abattages effectués à St Louis.
Les deux abattoirs « pérennes » de la région marseillaise ont réalisé 742 abattages pour Alazard & Roux à Tarascon et plus de 2 500 pour les Abattoirs de Provence (Les Puces à Marseille).
Cette liste traduit la volonté collective d'en finir avec les abattages clandestins « par souci de transparence et de protection des animaux » rajoute François Colas. Mais qui évoque des améliorations à apporter à plusieurs niveaux : « nous espérons développer le système de dépeçage automatisé mais nous avons encore un gros travail à réaliser en termes de fonctionnement et de personnel spécialisé à cette tâche. Par ailleurs, il est important de continuer à donner des informations aux pratiquants afin d'augmenter le nombre des abattages dans des lieux agrées et éviter les actes illicites. »