Marée : les espèces nobles en retrait
Les halles à marée françaises ont commercialisé l’an passé 236 000 tonnes de produits de la mer, soit une progression de 1% par rapport à 2005. Ce marché, en fin de compte étal, vient en contrepoint de deux années consécutives de fortes baisses (10%).
La ressource peut se faire rare ici ou là : en tout cas, les prix moyens de l’ensemble des quantités vendues ont été à la hausse pour la quasi-totalité des espèces. L’augmentation est de 2% en euros courants. C’est particulièrement vrai pour le buccin et la seiche, qui bondissent respectivement de 34 et de 28%, mais aussi pour la plie et la lingue bleue (+20%) ou encore maquereau (+18%). Le germon a, en revanche, baissé de 9% ou la sardine de 8%.
Hausses sensibles des espèces moins valorisées
Cependant, au vu des chiffres des années précédentes, cette hausse est moindre : en effet, les prix avaient grimpé de 6% en 2004 et de 5% en 2005. Cet étalement de l’augmentation semble prendre sa source dans une modification en profondeur de l’offre. En effet, les analystes de l’Ofimer ont mis en exergue la diminution des quantités mises en ventes des espèces chères comme la sole, la langoustine, le rouget…, à mettre en corrélation avec les hausses sensibles enregistrées des apports en espèces moins valorisées (lieu noir, hareng, amande de mer, maquereau). D’ailleurs, l’étude des quantités mises en vente reflète bien cet état des lieux. Si l’on met de côté des débarquements exceptionnels de ces espèces peu chères, venant d’Espagne avec des prix très bas, on voit que les quantités mises en vente reculent de 3%.
De plus, ce sont bien ces types de poissons qui enregistrent les plus fortes progressions en tonnage : lieu noir (+69%), hareng (+27%), dorade grise (+13%). Concomitamment, les espèces nobles sont en retrait : la sole recule de 7 points, la langoustine de 10, le germon de 28. D’autre part, des espèces comme le merlu (-37%) ou le grenadier (-30%) ont aussi abandonné beaucoup de terrain. Selon les façades, l’augmentation de la valeur des ventes varie aussi : Boulogne et la Manche enregistrent des progressions, 6% chacun. La stabilité est de mise sur la côte Atlantique, alors que la Bretagne Sud, première façade en CA (plus de 230 millions d’euros), progresse de 2%. La plus forte hausse est au compte de la façade Méditerranée : les 8 points gagnés l’an passé étant à mettre au crédit de la hausse des quantités de sardines et de bar et celle du prix de la dorade royale et du poulpe.