Marchés mondiaux : les prix «n’ont jamais été aussi élevés»
Hier à Paris, Philippe Chalmin a présenté le 25e rapport Cyclope sur les marchés mondiaux des matières premières, intitulé « Le Printemps des peuples et la malédiction des matières premières ». La « malédiction » qui frappe les pays riches de matières premières, est un thème cher à l’économiste, coordinateur du rapport Cyclope et actuellement professeur d’histoire économique à Paris-Dauphine. A cause des convoitises qu’elles attirent, elles ont entraîné le Printemps des peuples de 1848 auquel le printemps arabe ressemble. Philippe Chalmin s’est dit content d’avoir persévéré, au cours de ces vingt-cinq dernières années, à s’intéresser aux matières premières. Le milieu des années quatre-vingt, quand il publiait son premier bilan géopolitique du commerce international, a représenté selon lui « le passage du stable à l’instable », le moment où les matières premières et énergétiques sont devenues « commodities ». Aujourd’hui les prix « n’ont jamais été aussi élevés », a-t-il souligné. La chute globale du 2nd semestre 2008 est complètement effacée. Sans le pétrole, en avril 2011 l’indicateur Cyclope-Rexecode des prix des matières premières a largement dépassé le record de 2008. Un sommet fragilisé par des « prix irrationnels », qui ne résistera pas à la reprise du dollar et une éventuelle accalmie de la Chine.