Marché de Sancoins : un projet de criée en bonne voie
La mise en place d’une criée à Sancoins (Cher) fait son chemin. Mercredi, l’association des éleveurs et commerçants du marché a recueilli près de soixante soutiens au projet lors d’une réunion professionnelle. Son objectif est de récupérer la gestion de l’outil et de le relancer. Ancien premier marché aux bestiaux de France, Sancoins est en perte de vitesse. 115 000 animaux ont été vendus sur place en 2007, représentant une baisse de 25 %. « Si des éleveurs ne viennent plus, c’est en raison de l’insécurité des paiements et du manque d’animation des ventes », diagnostique Clément Boubal, président de l’Association des éleveurs utilisateurs du marché des Grivelles.
Lancé il y a un an, ce syndicat d’éleveurs planche sur un plan de relance du fleuron local, « parce qu’il y a un vrai risque de disparition du marché ». L’idée est d’abord de placer la gestion entre les mains des utilisateurs, producteurs et commerçants. Actuellement, elle dépend d’une société de fermiers basée à Paris, dont le bail court jusqu’en 2019. « La gestion avec la ville de Sancoins, le syndicat mixte, les fermiers, s’avère trop compliquée. Le marché doit être géré par un conseil d’administration de professionnels, ce qui favorise la rapidité des décisions. » Le groupe de travail a reçu le renfort du président départemental et régional des négociants en bestiaux Jean-Claude Perrot. « Si on veut que le marché continue à exister, il faut agir », déclare ce dernier. « Tout le monde s’est endormi sur ses lauriers. Il y a trois fois moins d’animaux qu’il y a dix ans. Malgré cela, les Grivelles restent le troisième marché de France. »
Garantie de paiement
Une réforme complète du fonctionnement est envisagée. Des horaires fermes, de déchargement, d’ouverture et de fermeture sont prévus. Un pré enregistrement des marchands et des éleveurs deviendrait obligatoire, via internet, le fax ou le téléphone. Les ventes à la criée concerneraient des catégories d’animaux à dynamiser : les bovins maigres et peut-être les ovins. Celles de gré à gré devraient être maintenues, dans un premier temps, pour les petits veaux et les bovins viande. Un dispositif de caution est envisagé pour les acheteurs sur l’ensemble du marché, par le biais d’un équipement informatique de type Pocket PC relié en direct à un système central.
Tout cela représente un investissement de l’ordre de 400 000 euros. Le plus gros poste concerne l’informatisation du site. Il y a aussi l’aménagement de barrières, l’achat de bascule. Sur le plan pratique, les ventes fonctionneraient avec passage d’un pupitre dans les allées. Un crieur animerait le marché et les négociants participeraient aux enchères via leur Pocket PC. Pour financer les nouveaux équipements, de larges subventions sont espérées. Celles-ci pourraient atteindre environ 80 % des dépenses en cas de pilotage par la mairie, 50 % via une société anonyme. Une réunion de présentation des statuts de la future SA est prévue le 7 janvier prochain.